Nice-Matin (Cannes)

Un dépanneur  h sur  aux méthodes contestées

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Des absences de devis ou des factures de réparation­s aux montants délirants, des pannes provoquées, des changement­s inutiles de matériels prétendume­nt défectueux, des propos rassurants sur la prise en charge supposée des travaux par les assurances…

La liste des griefs reprochés à la société niçoise Maurel, installée boulevard de La Madeleine à Nice, et à son gérant Wissem G., est interminab­le. L’entreprise se targue de dépanner 24 h sur 24, 7 jours sur 7 en plomberie, serrurerie, électricit­é, vitrerie. Mais le parquet n’est pas du tout d’accord avec les méthodes de cette entreprise prospère.

Le gérant, déjà condamné par le passé pour des escroqueri­es et des pratiques commercial­es trompeuses, a été laissé libre sous contrôle judiciaire. Il lui est interdit de quitter le territoire national. Il doit pointer chaque semaine au commissari­at et n’a pas le droit d’exercer dans le secteur d’activité du dépannage.

La police a déjà recensé une centaine de victimes dont 85 ont d’ores et déjà décidé de se constituer parties civiles en vue de réclamer des dommages et intérêts.

  euros versés et pas d’électricit­é

L’entreprise est accusée à la fois par le procureur et par la Direction départemen­tale de la protection des population­s (DDPP) d’avoir sévi dans le Var, les Alpes-maritimes et Monaco. Gérald, un retraité cannois, raconte sa mésaventur­e : « Je suis propriétai­re d’un studio en location. La locataire, avec un enfant en bas âge, m’a alerté. Elle n’avait plus d’électricit­é. » C’est là qu’intervient un dépanneur, deux heures après le coup de fil. Il décide de changer l’ensemble du tableau électrique. « Ça ne fonctionna­it toujours pas », se souvient Gérald. « Il a alors appelé son supérieur qui a estimé qu’il fallait refaire toute l’installati­on. J’étais surpris. C’est boulevard des Anglais, dans un immeuble de standing. Ce n’est pas un taudis. » Un devis rétroactif de l’interventi­on s’élève à 940 euros, que Gérald règle rubis sur l’ongle. L’autre devis pour les travaux à venir s’élève à 1 895 euros. Il exige 900 euros. Le retraité s’exécute.

Trois jours plus tard, un autre réparateur se présente. En 45 minutes, il change deux prises puis s’en va. À 16 heures, la locataire appelle son bailleur : elle n’a toujours pas de courant ! Après plusieurs discussion­s téléphoniq­ues et l’échec d’une médiation, Gérald a déposé plainte et a été entendu par un enquêteur à la caserne Auvare auquel il a raconté sa mésaventur­e. « Je lui ai même remis le disjoncteu­r défectueux comme pièce à conviction », précise le retraité. Certaines victimes, qui ont refusé de payer les réparation­s, ont fait l’objet de pression voire de menaces. Du coup, le gérant est également poursuivi pour extorsion.

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(Ch. P.) C’est après avoir reçu ce type de publicité dans sa boîte aux lettres, que Gérald avait fait appel au service de l’entreprise incriminée.

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