Bientôt une classe % niçois pour les tout-petits ?
La rentrée aussi pour le nissart. Une rentrée symbolique avec un seul enfant, Bastian, le fils de Cristou Daurore. L’enseignant de niçois en milieu scolaire depuis 2003 et animateur à l’ariane pour les demandeurs d’asile, a présenté son projet de classe immersive 100 % niçois destinée aux tout-petits. Plus qu’une classe d’ailleurs. Il s’agirait d’une école : la Calandreta nissarda Mauris Sgaravizzi, du nom d’un chanteur niçois mort il y a 10 ans, considérant le niçois comme langue d’accueil à d’autres cultures.
Attente des autorisations
D’ailleurs, la devise de cette modeste structure, pour l’instant hébergée à Pasteur dans les locaux de l’association Nissa Pantai, 6, avenue Gautier-roux, est : «Cuten la lenga, ten la clau ». Traduction : qui possède la langue, possède la clé.
La clé, Cristou ne l’a pas encore vraiment. L’école, affiliée au réseau d’écoles bilingues Calandreta (alouette), qui fonctionnerait 4 jours par semaine sous forme associative pour les enfants, de la petite section jusqu’au CP, est en attente d’autorisations, dont celle du rectorat. Et aussi d’un autre local, demandé à la Métropole.
Une Australienne et une Lituanienne
« On est dans l’étape de la construction », confie l’enseignant-directeur. Une construction à laquelle participent déjà deux personnes d’un genre inattendu : une assistante maternelle, Erin Wright, Australienne de 28 ans, qui a appris le niçois à l’université et chez Nissart per tougiou, et une professeure de danses niçoises à l’animanice Pasteur, Diana, Lituanienne, chargée de cuisine, danse, musique et chant. Toutes les deux parlent la langue du comté couramment. Passionnées par le parler d’ici, estimant que cela faisait partie d’un patrimoine à s’approprier et à partager. L’école, tout en niçois, serait, selon Cristou, « complémentaire des 5 autres classes bilingues de la ville mais elles à parité horaire, 50 % nissart et 50 % français, à l’école des Orangers (4 classes) et à celle de Fouont Cauda ». Lors de cette symbolique « boana rintrada », Laurence Trastourisnart, députée de la 6e circonscription, était présente. L’élue, qui a voté, il y a quelques mois, la loi Mollac favorisant les langues régionales, soutient le projet : «Ilfautredonner les langues de terroir aux enfants. »