Emmanuelle Wargon poursuit sa tournée au Mipim de Cannes
La ministre chargée du logement continue son tour des régions autour de la thématique : « Habiter la France de demain ». Elle a ouvert le marché international de l’immobilier hier.
Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique et chargée du Logement a lancé, le 30 août, une vaste réflexion autour de l’avenir de l’habitat dans le pays. Tables rondes et déplacements en régions sont au programme de cette initiative qui se terminera le 14 octobre. La ministre a inauguré, hier, le Marché international des professionnels de l’immobilier (Mipim) à Cannes en compagnie notamment du maire David Lisnard. Une édition restreinte qui revient dans la cité des festivals après deux ans d’absence due à la pandémie. Projets locaux, nationaux et internationaux, Emmanuelle Wargon a pu discuter avec de nombreux professionnels de l’immobilier sur cette thématique.
« Nous avons un monde à réinventer ensemble, clame-t-elle face aux investisseurs. Dans cette fin de crise, il faut se demander si toutes les questions que nous nous sommes posées changent notre vision, ou si, finalement, les fondamentaux précédents vont reprendre leur droit.
Le fait de consommer moins d’espace naturel doit être une évidence et une contrainte productive nous permettant d’avancer. Cette démarche a débuté par des échanges. Elle se concrétisera par une vision partagée et un dessin commun. »
Du bureau au logement
La ministre a aussi fait mention du recyclage du bâti existant. Un enjeu essentiel auquel participe le « fonds friche » et son enveloppe de 650 millions d’euros destinés à la réhabilitation des « verrues urbaines ». Emmanuelle Wargon a évoqué son soutien au logement social, à la mixité et son intention de revoir les mécanismes de la loi SRU qui se frotte bien souvent à la réalité locale.
« Il y a une nécessité que le projet de construction, de développement du pays, soit accepté par tous. Je pense que le phénomène de transformation de bureaux en logements est au début d’une trajectoire qui peut s’accélérer. Le modèle économique est là et les freins réglementaires sont en train d’être levés. Nous avons aussi besoin de continuer à construire du neuf, mais du neuf qui inclut des logements sociaux pour des raisons de mixité. Les outils existent entre le logement social classique et les formes plus innovantes. Le logement intermédiaire, la mobilisation du parc privé, les offices fonciers solidaires… Il faut une volonté commune. L’intérêt général, c’est aussi celui de ceux qui ont moins voix au chapitre. Nous allons revoir les mécanismes de la loi SRU en la rendant permanente dans la loi 4D [décentralisation, différenciation, déconcentration et décomplexification] qui arrivera à l’assemblée nationale d’ici à la fin de l’année. Il faut trouver l’équilibre en l’ambition, qui suppose des contraintes, et le pragmatisme qui suppose de comprendre la réalité locale. »
Face à bon nombre d’élus qui pointent régulièrement les contraintes de la loi SRU, le chemin vers l’acceptation de tous est encore long…