Nice-Matin (Cannes)

LES INVISIBLES, LA NOUVELLE SÉRIE DE FRANCE 2

Visage connu de la télévision (Profilage, PJ), l’acteur incarne Darius, le commandant des Invisibles, la nouvelle série de France 2, sorte de Cold Case tricolore.

- MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr

C’est de l’ardèche, où il a posé son cadre familial, que Guillaume Cramoisan nous a parlé de la nouvelle série de France 2 – Les Invisibles – qui débute ce mercredi soir. Une fiction différente qui nous emmène dans les pas d’une brigade de flics pas comme les autres.

Comment se retrouve-t-on à la tête des Invisibles ?

C’est le processus classique avec une production qui propose des noms, dont le mien, des essais concluants et puis on se lance. Ce qui me plaisait, c’était la nouveauté, être au lancement d’un projet. Quand tu arrives au début d’une série, tu peux insuffler des choses. Et puis c’est aussi faire des nouvelles rencontres, que ce soit avec les réalisateu­rs ou la production. Tout ça m’excitait, me stimulait alors qu’au départ, sur le papier, on peut se dire qu’il s’agit encore d’un rôle de flic... mais pas du tout. Et puis la rencontre avec les trois autres acteurs de mon équipe [Nathalie Cerda, Déborah Krey et Quentin Faure, ndlr] aété déterminan­te. On s’est très vite trouvé dans le jeu, dans la sincérité, avec beaucoup d’automatism­es. C’est rare sur un tournage que ça matche aussi vite.

Qui est le commandant Darius, votre personnage ?

J’ai voulu lui donner du silence, de l’observatio­n, car les mots ne disent pas toute la vérité. Pour le rendre plus intéressan­t, il a fallu qu’il parle moins que ce qui était prévu dans le scénario. Je voulais chercher Darius d’une autre manière. C’est un personnage un peu mystérieux, il a un truc qui cloche. C’est quelqu’un qui est à la croisée des chemins et qui se retrouve face à un dilemme intérieur. Il est à la fois authentiqu­e et mystique au bon sens du terme.

La série prend une route assez inexplorée en fiction française avec cette brigade qui gère des enquêtes sur les corps sans identité, sans histoire, sans passé.

Ça m’intriguait de comprendre cette brigade de flics, pourquoi prennent-ils ces affaires autant au sérieux ? Quelle est la raison de leur existence ? On sent rapidement qu’ils sont mis au placard, qu’ils gênent. Pourquoi, humainemen­t, sont-ils réunis dans cette quête ? Quand on est acteur, on reçoit beaucoup de rôles de policier et, pour accepter, il faut quelque chose de nouveau, de différent, que tout soit bien construit tout en étant novateur. C’était le cas, là, avec Les Invisibles.

La série a été tournée dans le Nord, et notamment à Lille. En quoi est-ce différent ?

Artistique­ment, c’est toujours plus fondateur de tourner en dehors de Paris où la majorité des acteurs vit. En se déplaçant en région, tu peux créer une vie de tournage différente. C’est plus délicat pour la vie de famille car tu ne rentres pas chez toi le soir mais tu vis avec ton équipe de tournage, ça crée quelque chose. Parfois, sur le tournage, on se réunissait le soir pour réécrire les scènes, cela permet d’apporter une valeur ajoutée que tu n’as pas forcément à Paris.

Une deuxième saison est-elle prévue ?

L’audience va déterminer la suite de la série mais c’est une possibilit­é, oui. Personnell­ement, je suis prêt pour m’embarquer dans de nouvelles aventures avec Darius. En ce moment, je lis des scénarios, je reçois des choses mais rien n’est encore figé alors une nouvelle saison, je suis partant.

Vous auriez pu devenir flic dans une autre vie ?

C’est tellement loin de moi comme métier... Je ne sais plus trop qui sont les flics de nos jours, sans doute loin d’un Darius, par exemple. Un gars comme ça, tu ne le croises pas au carrefour du coin. Ce n’est pas lui qui va contrôler ton pass sanitaire (rires).

C’est rare comme race de flic, et c’est tant mieux. J’ai dû en croiser un seul dans ma vie, j’avais  ans et je roulais dans une vieille voiture qui n’avait pas son contrôle technique à jour. J’étais au téléphone et je n’avais pas mes papiers sur moi et là, je franchis une ligne banche pour faire demitour et je me retrouve à contresens. Je me fais arrêter par une voiture de flics, ils sont trois à descendre, me demandant de mettre les mains sur le capot, etc. Je confesse de suite mes fautes et derrière le trio, je vois apparaître un flic, la soixantain­e. Il me demande de raconter mon histoire. Et puis là, il me regarde, avec sérénité, et il me dit : “Tu as une bonne tête, fais attention à toi”. Sans lui, qui avait plus d’expérience que les trois autres, je finissais au poste (rires).

Les Invisibles, ce mercredi soir à 21 h 05, sur France 2.

« Un flic comme Darius, tu ne le croises pas au carrefour du coin »

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(Photo Sarah Alcalay/ftv/storia Télévision) Guillaume Cramoisan joue le commandant Darius.

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