Nous rend beaucoup plus humbles.”
Tu as vraiment vécu cet été comme « une résurrection » ?
Oui, clairement. Comme tout le monde, j’ai vécu une période Covid très compliquée au niveau psychologique. Faire de la musique, monter sur scène, partager, c’est physiologique pour moi. Cet été, c’était hystérique ! Il y avait dans le public une telle envie de danser, de se revoir... En dix-sept ans de Djing, je n’ai jamais ressenti une énergie aussi puissante. La dernière fois qu’on a vécu ça, c’était en sortie de guerre !
As-tu ressenti une fureur de vivre ?
On sentait gronder un besoin de liberté depuis plusieurs mois. Il fallait être patient. Il y a eu comme un déclic. Que ce soit à Fréjus, aux Délices sonores de Saint-tropez ou aux Vieilles Charrues, j’ai senti la même énergie.
Et l’artiste, que ressent-il en remontant sur scène ?
Il y a eu une phase d’approche très anxiogène. On se demande si les gens vont se rappeler de nous, s’ils vont encore aimer ce qu’on fait. Lors de la première date à Toulouse, il pleuvait des cordes... Et les gens sautaient avec leur parapluie ! J’ai réalisé qu’on avait tous besoin de ça. Malgré la pluie battante, malgré la peur de cette maladie. La sécurité du pass sanitaire a beaucoup rassuré. Je pense qu’il a été très bénéfique dans ma profession.
Pas de cluster connu ?
Il y a sans doute des contaminations. Mais de ce que j’en sais, ça s’est relativement bien passé. Le fait de se faire tester, la veille d’un concert, c’est un peu contraignant. Mais c’était ça ou rester chez soi dans son canapé...
Le vaccin et le pass sanitaire changent tout, par rapport à ton concert à Nice qui avait fait polémique il y a un an () ?
Le juillet , on était tous restés enfermés deux-trois mois. On pensait que c’était terminé. On avait l’envie de revivre, mais sans le recul que l’on a désormais. Un épidémiologiste du CHU de Nice a quand même signifié que personne n’avait été à l’hôpital à
Vaccin et pass continuent à susciter de vives oppositions. C’est pourtant un passage obligé pour relancer la machine ?
Dans chaque crise de l’histoire, il faut savoir s’adapter à la situation. Aujourd’hui, le principal outil, c’est ce nouveau type de vaccination. Je comprends les inquiétudes des gens. Mais à un moment donné, est-ce qu’on accepte que nos hôpitaux soient à nouveau saturés, que des gens meurent tous les jours, ou est-ce qu’on fait un pari collectif sur l’avenir qui nous permet de vivre ànouveau correctement ? Je pense qu’il faut prendre le risque de faire confiance à la science.
Tu déclarais il y a un an :
« La lumière revient ».
Le mot d’ordre de cette rentrée pour les spectacles c’est : « L’horizon se dégage » ?
Je le pense sincèrement. Je l’espère. On a des projets d’avenir, des tournées se reprogramment... Dans nos concerts, on a un public relativement jeune. Or la balance bénéfice-risque psychique est très importante pour la jeunesse. On ne peut pas enfermer pendant des années des cerveaux qui ont besoin d’ouverture sur les arts, et sur la vie en général.
Tu sens une émulation chez les artistes et les tourneurs ?
Oui et non. On est tous sur la défensive. Mais on est tous dans une dynamique de reprise. Et cela fait revivre l’économie de notre profession qui emploie des centaines de milliers de personnes en France. On s’adapte aux chiffres épidémiques et on croise les doigts très fort, en faisant confiance à la science.
Pour tous ces travailleurs il y avait urgence à reprendre ?
Il n’y a jamais urgence quand des
En l’absence des tournées anglo-saxones, les Français sont-ils plus sollicités ?
Je pense que l’on va rester, encore quelques mois, sur un territoire franco-suisse-belge. J’espère que l’on pourra continuer à exporter notre french touch à l’étranger l’été prochain.
Mais déjà, pouvoir remonter sur scène, revoir les gens danser, crier, sauter avec le public français, c’est une chance dont il faut savoir se satisfaire. Peu de pays ont pu organiser ça. Il va falloir que tous les pays accèdent aux technologies vaccinales, que l’on partage nos ressources aux pays qui en ont le plus besoin, où cette maladie met des gens dans une misère noire.
Que peut-il en ressortir de positif ?
Il faut se dire que demain n’est jamais acquis. Profiter du moment présent.
Cette crise nous rend beaucoup plus humbles. Il faut une prise de conscience qu’aujourd’hui, les problèmes se jouent à l’échelle planétaire ; moins d’égocentrisme, plus d’humanité.
On croise les doigts en faisant confiance à la science.”
Quel message peux-tu adresser au public ?
Relaxez votre esprit ! Pour cela, venez écouter de la musique. C’est un exutoire très important pour le psychisme humain. Il faut revenir aux concerts, ça va vous faire du bien ! 1. Le 11 juillet 2020, The Avener se produit depuis la tour Bellanda, invité par la Ville de Nice à lancer la saison des spectacles.des milliers de spectateurs se réunissent pour danser, oubliant quelque peu masques et gestes barrières. Malgré les polémiques, aucun cluster n’a été signalé.