Nice : samedis noirs pour les restos et commerces à cause des manifs
« Depuis deux ans, le samedi n’est plus une journée de commerce comme on les connaissait », pose la responsable d’un magasin de prêt-à-porter pour enfants, situé dans une perpendiculaire à l’avenue Jean-médecin. Après la mobilisation des « gilets jaunes » et la crise sanitaire, les commerçants et restaurateurs niçois font face aux samedis de mobilisation contre le pass sanitaire.
Des klaxons, mais pas de clients
La manifestation n’est pas déclarée en préfecture et aucun trajet n’est déposé par un quelconque organisateur. Mais les militants ont leurs points favoris : Acropolis, Garibaldi, Jeanmédecin, la gare Thiers, la promenade des Anglais et le vieux-nice. Le tramway et certaines rues étant bloqués pour permettre le passage des manifestants, les clients ont vite fait de se décourager à pousser les portes des commerces.
« Très concrètement, on n’a personne dans la boutique pendant deux heures », lâche une vendeuse d’un magasin de vêtements de l’avenue Jean-médecin. « Certaines personnes se sont habituées à ne plus venir en ville le samedi », ajoute une vendeuse de glace, un peu plus haut sur l’avenue. « J’ai entendu dire que ça faisait les affaires de centres commerciaux des communes voisines », complète son collègue.
En tout cas, niveau qualité de vie au travail, ça s’est clairement dégradé. « Avec les embouteillages, on assiste à un concert de klaxons, c’est un peu pénible. Quand on n’est pas nous-même bloqués dedans », enchaîne le jeune homme.
Un mouvement qui s’essouffle
Si les premières manifestations étaient un peu tendues, la plupart des professionnels s’entendent sur le fait que les dernières étaient plutôt pacifistes. «Ils sont moins nombreux, on ne rentre même plus les portants qui sont à l’extérieur », temporisent certains commerçants du vieux Nice. Mais pas tous. « Quand ils passent, ils insultent les clients, traitent le personnel de collabo, etc. Ils sont même montés sur les tables », déplore un restaurateur de la vieille ville. Certains, comme le Merkado, juste en face de la mairie, n’ont pas d’autres choix que de rentrer leur terrasse à l’arrivée des manifestants. « On perd des clients un jour important pour notre chiffre d’affaires. On a écrit au préfet et au maire, qui nous répondent qu’ils ne peuvent pas diriger une manifestation non déclarée », martèle le président de l’union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) Nice Côte d’azur, Noël Ajoury. Les seuls à voir un point positif dans cette situation, sont les glaciers. Deux d’entre eux ont répondu, en souriant, que certains manifestants sont leurs clients et n’hésitent pas à consommer entre deux « Liberté » scandées.