Le trio roumain volait les cartes bancaires à Saint-tropez
Des peines allant de trois mois à un an d’emprisonnement ont été prononcées à l’encontre de ces trois individus qui écumaient les boîtes de nuit tropéziennes.
Leur procédé était simple et bien rodé. Presque parfait. Et s’il n’a pas permis aux trois prévenus d’éviter la prison, il leur a permis au moins de s’en tirer à moindres frais. Tout en ayant dérobé au final la coquette somme de 11 000 €.
Car malgré une enquête ayant permis de remonter sur deux ans et la certitude pour les gendarmes que certains membres de ce trio venu de Roumanie avaient bien participé à onze faits de vols en réunion et d’escroquerie, la peine la plus lourde infligée par le tribunal correctionnel de Draguignan lundi dernier n’a été que de douze mois d’emprisonnement. Elle a été prononcée à l’encontre de Iulian B.. Sa compagne, Bianca M., a été relaxée de la prévention de vol mais condamnée à six mois d’emprisonnement pour escroquerie. Silviu B. a été, pour sa part, reconnu coupable de deux faits d’escroquerie et condamné à trois mois d’emprisonnement. Apparemment pilier central de cette association à but... lucratif, Iulian B. a été identifié à de nombreuses reprises sur les images de vidéosurveillance des distributeurs de billets de la ville, utilisant des cartes bancaires volées quelques instants auparavant dans des établissements de nuit tropéziens. Le Quai, Les Caves du Roy, Byblos... Sous couvert de s’amuser dans ces lieux de fêtes bien connus des touristes, le trio avait mis en place un plan nécessitant acuité visuelle et dextérité manuelle.
Un coup à trois bandes
Un premier malfrat, au moins par deux fois Silviu B. selon Bianca M., s’approchait d’un client au moment où il réglait ses consommations par carte bancaire et tentait de repérer son code secret. Il le donnait ensuite à Bianca, qui l’envoyait par SMS à son compagnon. Celui-ci se chargeait de dérober le portefeuille de la victime et fonçait au distributeur. Le trio allait ensuite dépenser ses fruits bien mal acquis dans divers restaurants.
Problème de taille pour les gendarmes et l’accusation : rien, mis à part les déclarations de Bianca M. en garde à vue expliquant leur procédé, ne permet de prouver les vols dans les boîtes de nuit. Les vidéosurveillances de ces établissements n’ont pas pu être exploitées à temps...
Une brèche dans laquelle se sont évidemment enfoncés les avocats de la défense, d’autant plus que le ministère public avait décidé de requérir la même peine pour tous : deux ans d’emprisonnement. « On n’a pas ventilé ce qu’ils ont fait, s’insurge Me Andrei Basdescu, intervenant aux intérêts de Iulian B.. Personne ne sait avec certitude qui a volé ces cartes. Lui évoque à chaque fois une quatrième personne, qu’on voit parfois sur les vidéos mais qui n’a jamais été identifiée. Dans cette enquête, il n’y a pas non plus de déclarations de barmans, de victimes...» «Des insuffisances criantes » pour Me Hamdi Ben Ali qui expliquent en partie un jugement en deçà des réquisitions du ministère public.