Nice-Matin (Cannes)

Présidenti­elle : les candidats de droite passent leur grand oral

Réunis à Nîmes devant les députés Les Républicai­ns, Michel Barnier, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, Éric Ciotti et Philippe Juvin ont chacun défendu leur projet.

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Michel Barnier solennel, Valérie Pécresse pugnace, Xavier Bertrand multiplian­t les appels du pied tout en refusant toujours de se plier à une primaire… À Nîmes, les possibles candidats de droite à la présidenti­elle ont déroulé leurs projets respectifs jeudi et hier, lors des journées parlementa­ires des Républicai­ns, aux allures de grand oral. C’est la première fois que les cinq prétendant­s – les susnommés ainsi que le député des Alpes-maritimes Éric Ciotti, et le député européen Philippe Juvin – se succèdent sur un même podium. Une façon de « connaître les grandes lignes de leur ambition pour la France » , a affirmé leur hôte, le patron des députés LR Damien Abad, au Figaro.

« Ça fait plaisir de revenir vous voir »

Intervenan­t le premier, l’exnégociat­eur du Brexit Michel Barnier s’est d’entrée de jeu dit « prêt à porter le brassard de capitaine » de la droite. Appelant au « respect » et au « collectif », il a déroulé ses projets de référendum sur l’immigratio­n et de « restaurati­on de la confiance ». « Nous ne laisserons pas à d’autres l’exigence de la sécurité publique, du travail et du mérite. Je ne laisserai pas le défi climatique aux écologiste­s » ,ni «la fierté nationale à Madame Le Pen », a-t-il affirmé.

La présidente de la Région Ile-de-france, Valérie Pécresse, a de son côté voulu donner des gages au parti qu’elle a quitté en 2019, ce qui continue de lui être reproché par certains. «Çafait plaisir de revenir tous vous voir », a-t-elle lancé, dans ce discours salué à la fin par des applaudiss­ements polis. « Je me sens prête, et j’ai la gagne », a-t-elle assuré, avant de détailler son projet de « fierté française retrouvée » et de vilipender le « communauta­riste à l’anglo-saxonne » d’emmanuel Macron.

« Pas le droit de faire perdre »

Autre ex-lr, Xavier Bertrand, qui s’exprimait en dernier, hier, a proposé un pacte de « dialogue » et de « respect », demandant le « soutien » de sa famille politique. « Je suis venu vous dire comment nous allons gagner cette élection », a lancé en ouverture le président des Hautsde-france. Se posant en rassembleu­r – tout en répétant son opposition à la primaire, « machine à diviser » – , il a souligné : « J’ai le devoir de faire gagner, je n’ai pas le droit de faire perdre ». Disant « [ne pas imaginer] un seul instant remporter cette élection sans le soutien, sans l’aide de [sa] famille politique », il a promis, s’il est élu, que « LR sera la large majorité de [sa] majorité ». Avant de brosser chacun dans le sens du poil, saluant le «talent » de Valérie Pécresse, la « hauteur de vue » de Michel Barnier, la « déterminat­ion » d’éric Ciotti et la « connaissan­ce » de Philippe Juvin, ainsi que Laurent Wauquiez sans qui il « n’imagine pas que l’on fasse campagne ». Ce dernier, présent bien qu’il ne soit pas candidat, a d’ailleurs pu vérifier lors de ces deux jours le regain de popularité dont il jouit au sein du parti.

Quant au très applaudi député des Alpes-maritimes Éric Ciotti, qui « ne s’excuse pas d’être de droite » ,ilapromis de « baliser le chemin qui peut nous conduire au sursaut », dans « un pays qui risque le déclasseme­nt ».

Les Républicai­ns doivent décider le 25 septembre le mode de désignatio­n de leur candidat, alors que la direction du parti reste hostile à l’idée d’une primaire, et réfléchit à la possibilit­é d’un congrès des militants pour trancher.

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(Photo Twitter) Les ténors de la droite ont affiché leur unité lors du dîner jeudi soir, dont les photos ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux.

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