Nice-Matin (Cannes)

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Les dirigeants niçois Jean-pierre Rivère et Julien Fournier ont pris la parole, hier. L’OGCN accepte les sanctions et ne fera pas appel, pressé de passer à autre chose.

- CHRISTOPHE­R ROUX

L’OGC Nice est sorti de son silence, hier, pour la première fois depuis mercredi et l’annonce des sanctions prononcées à son encontre par la commission de discipline de la Ligue de football profession­nel (LFP), après les incidents qui ont émaillé Nice - Marseille le 22 août dernier*. Jean-pierre Rivère et Julien Fournier, président et directeur du football du club azuréen, ont expliqué qu’ils « acceptent » le verdict, même s’ils le jugent « sévère ».

Mercredi soir, la commission avait retiré deux points au Gym dont un avec sursis. Elle avait également annoncé que la rencontre devrait être rejouée à huis clos et sur terrain neutre. Enfin, elle avait sanctionné les Aiglons de trois matchs à huis clos.

Rivère :

« On va assumer »

Muets jusque-là, les dirigeants azuréens ont pris la parole en amont de la présentati­on d’andy Delort, la dernière recrue du mercato (lire page précédente). « Il était clair dans notre esprit de ne pas faire appel, a confié Jean-pierre Rivère en préambule. La commission a fait son travail en profondeur. Elle a tout analysé et pris des décisions en dépit de l’énorme pression médiatique autour de ces événements. On souhaite tirer un trait sur ce qui s’est passé sans oublier. »

Avant d’ajouter : « On ne trouve jamais juste des sanctions qui peuvent avoir d’énormes conséquenc­es sportives et financière­s en fin de championna­t. Mais on va assumer parce qu’on a quand même une grande part de responsabi­lité. »

Julien Fournier, lui, a été offensif concernant les punitions sportives.

« C’est un gros coup sur la tête, n’a pas caché le directeur du football, qui pensait que les Aiglons auraient match gagné. On va chercher ce point dans la poche des joueurs. Il a été acquis par l’équipe. Peut-être que cette sanction est à la hauteur des événements, mais elle est aussi extrêmemen­t lourde et sévère. J’ai une pensée pour les joueurs parce que j’ai toujours du mal avec les sanctions collective­s qui les touchent. »

Galtier : « C’est dur pour mes joueurs »

Christophe Galtier, comme ses dirigeants, a apporté son soutien à ses hommes. « C’est dur pour eux », a soufflé le coach. Mais sa fonction l’oblige à regarder vers l’avant et à se tourner vers le déplacemen­t à Nantes, demain (17h). « Il faut s’y plier et l’accepter. On ne peut pas s’apitoyer sur notre sort. On doit continuer de s’appuyer sur ce que l’on fait depuis le début de saison et ne pas subir. C’est ce que j’ai dit au groupe dès mon retour de Paris. » Les dirigeants niçois ont donc décidé de ne pas formuler de recours devant la commission d’appel de la Fédération française de football. Cette dernière est jugée plus sévère que la commission de discipline de la Ligue, mais ce n’est pas ce point qui a été retenu selon Julien Fournier.

« La question ne s’est pas posée comme ça, a estimé le bras droit du président. D’un point de vue éthique, avec nos propriétai­res (Ineos, NDLR), on a jugé que faire appel n’était pas le bon signal à envoyer. »

Rivère est également revenu sur l’absence de communicat­ion jeudi, alors que L’OM multipliai­t les déclaratio­ns. « Je ne souhaitais pas communique­r , at-il rétorqué. Et ce n’est pas du tout lié aux critiques que j’ai subies à la suite de mes propos tenus après le match (certains observateu­rs ne l’avaient pas trouvé assez véhément avec ses propres supporters, NDLR). On n’était pas dans l’urgence et je n’y voyais pas d’intérêt. Il n’y avait pas de débat entre nous. Le coach, Julien et nos propriétai­res étaient d’accord. Il était hors de question de faire appel. On s’était dit que ce serait le cas quelle que soit la sanction. On a tellement parlé de cet événement que c’est très très lourd à porter. Je vous l’assure en tant que dirigeant. L’OM avait parlé ? Mais qu’il le fasse. Le temps de la polémique est passé et on n’a plus envie d’évoquer le sujet. Le jour où l’on arrivera à évacuer ces images de nos têtes, cela sera une bonne chose. »

Rappel des faits :

* A la 75e minute du match, alors que le Gym menait (1-0), Dimitri Payet avait reçu une bouteille d’eau dans le dos alors qu’il s’apprêtait à tirer un corner. Le Marseillai­s avait renvoyé ce projectile et une autre bouteille dans la tribune, entraînant l’envahissem­ent de la pelouse par des dizaines de supporters installés dans la Populaire Sud, provoqués par Alvaro Gonzalez et Mattéo Guendouzi. L’arbitre M. Bastien avait alors interrompu le match pendant 1h45’ avant d’annoncer sa reprise. Ne se sentant plus en sécurité pour reprendre le jeu, les Phocéens n’étaient pas sortis de leur vestiaire, poussant M. Bastien à mettre fin à la partie.

 ?? (Photo Sébastien Botella) ?? Hier, Jean-pierre Rivère a indiqué que le club allait disposer un filet anti-projectile­s au niveau de la tribune Ray, en plus de celui déjà programmé pour la Sud.
(Photo Sébastien Botella) Hier, Jean-pierre Rivère a indiqué que le club allait disposer un filet anti-projectile­s au niveau de la tribune Ray, en plus de celui déjà programmé pour la Sud.

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