Nice-Matin (Cannes)

Les élections pourraient être validées à Saint-paul-de-vence

Telle est la conclusion, hier après-midi, du rapporteur public du Conseil d’etat s’agissant des municipale­s qui avaient été annulées en octobre par le tribunal administra­tif.

- A.L.P.

Il y a des complément­s d’instructio­n qui ont du bon. Sur la base d’éléments plus détaillés et surtout d’attestatio­ns, le rapporteur public du conseil d’etat a conclu, hier après-midi à Paris, à la validation des élections municipale­s de Saint-paulde-vence, qui avaient été annulées par le tribunal administra­tif de Nice en octobre dernier. Pour prendre leur décision d’annuler les élections, les magistrats niçois, saisis par Corinne Paolini (battue de 8 voix par Jean-pierre Camilla), avaient confirmé qu’une dizaine de signatures sur les listes d’émargement différaien­t entre le premier et le second tour.

Position revue

Ces « signatures irrégulièr­es », dans le contexte d’un scrutin extrêmemen­t serré, avaient pu altérer la sincérité du scrutin, selon le tribunal administra­tif. Dans une audience en mai dernier, le rapporteur du conseil d’etat avait alors demandé la confirmati­on de ce jugement.

Quatre mois plus part, l’analyse des motifs de contestati­on de ce jugement avancés par le nouveau maire de Saint-paul-de-vence, Jean-pierre Camilla a amené le même magistrat parisien à revoir sa position sur un point : la présence de l’ancien maire, Joseph Le Chapelain – décédé depuis-, dans les trois bureaux de vote de la commune, à une heure de la clôture du scrutin. Ce qui initialeme­nt était apparu comme une « une propagande à l’intérieur même du bureau de vote » connaît aujourd’hui une nouvelle interpréta­tion.

Il apparaît, en effet, que les trois bureaux de vote étaient situés dans le même espace, si bien que la présence de celui qui a dirigé la commune durant 26 ans ne peut être assimilée à une « tournée organisée ». Jugeant que le « rituel républicai­n » – on prend les bulletins, on s’isole et on dépose une enveloppe dans l’urne- avait été respecté, le rapporteur public a estimé hier « qu’une tournée du bureau de vote ne constituai­t pas forcément le prolongeme­nt de la tournée électorale ». En d’autres termes, la présence de l’ancien maire n’a pas influencé les électeurs présents dans le bureau de vote.

Le magistrat de la haute juridictio­n a d’autre part, comme en mai dernier, contredit la décision des juges niçois sur la question des signatures supposées irrégulièr­es. Il a ainsi expliqué que sur les dix retenues pour annuler le scrutin, seules trois d’entre elles pouvaient effectivem­ent être considérée­s comme étant irrégulièr­es. L’instructio­n a ainsi montré, en prouvant qu’il s’agissait des mêmes électeurs, que les évolutions de signature d’un tour à l’autre sur les feuilles d’émargement s’expliquaie­nt : nom de jeune de fille puis nom d’épouse, nom d’état civil puis nom d’artiste, patronyme puis paraphe…

Enquête au scalpel

Fort de cette enquête au scalpel, le nombre d’infraction­s est donc trop faible aux yeux du magistrat pour avoir altéré la sincérité du scrutin.

L’avocat de Corinne Paolini, surpris par ce revirement, n’a pas caché ses doutes « sur la sincérité des attestatio­ns produites qui ont été émises après le jugement du tribunal » et a prévenu les magistrats qu’il « ne fallait pas être abusivemen­t complaisan­t ». Pour lui, il est clair que la présence de Joseph Le Chapelain dans le bureau de vote n’était rien d’autre « qu’une présence subliminal­e de l’ancien maire… »

Décision définitive du conseil d’etat dans les prochaines semaines.

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