Les écoliers ont levé les yeux vers les remparts
Hier, à l’occasion du lancement des Journées européennes du patrimoine, des enfants de la classe CM1 de l’école Laval sont partis sur les traces des fortifications. Et de leurs secrets...
Il faut s’imaginer au temps médiéval, sous la Porte Marine des remparts, en face du Port Vauban. « Ce sas était très important à l’époque puisqu’il ouvrait la ville sur le port », raconte Fabien Vinciguerra, directeur du Fort Carré, chargé d’emmener la classe de CM1 de l’école Laval sur les traces historiques du patrimoine de la cité. Il ajoute : « Il permettait aux pêcheurs de venir vendre leur poisson. Mais attention, tous ceux qui souhaitaient entrer dans la forteresse devaient subir un contrôle ! En fait, ces grandes portes et les remparts protégeaient la population. » Avec leurs yeux grands ouverts, les vingt-quatre petits écoliers scrutent l’architecture autour d’eux. «Et ça, en haut, c’est quoi ? » lance un curieux. « C’est une poulie, lui répond le spécialiste.
Avant ici, il y avait un pontlevis. »
Sur le fil d’un héritage
Depuis 2019, c’est l’opération Levez les yeux ! initiée par le ministère de la Culture et le ministère de l’éducation nationale et de la Jeunesse, qui permet aux jeunes de découvrir cet héritage dans le cadre scolaire, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine. Recteur de l’académie de Nice, Richard Laganier a spécialement fait le déplacement pour accompagner les écoliers. Il explique : « C’est aussi ça le rôle de l’école : transmettre hors des murs, à l’extérieur. Pour nos élèves, cette visite est une façon ludique de redécouvrir leur ville et de l’aimer encore plus en comprenant son histoire. » Le maire, Jean
Leonetti, acquiesce : «On n’est pas de là où l’on est né, on est de là où on s’attache où on s’identifie par rapport à une histoire... Cette sortie permet aux jeunes de poser un autre regard sur leur environnement qui a tendance à devenir invisible au quotidien. »
Tout au long de l’après-midi, le groupe a donc visité l’esplanade sur la courtine, audessus de la plage de la Gravette, en passant par le château Grimaldi jusqu’au bastion Saint-andré. À chaque arrêt, son anecdote. Sous la Porte de l’orme, la classe apprend que la commune, au temps du Moyenâge, s’arrêtait à cet endroit précis et qu’antibes s’est agrandi au-delà au fil du temps.
Fabien Vinciguerra les questionne : « Savez-vous pourquoi une partie des remparts a été détruite ? » « On a été attaqué ? », s’étonne un écolier avant que le guide lui réponde : « En fait, certaines parties ont été volontairement cassées pour élargir la ville, notamment quand Nice est devenue française et qu’antibes n’avait plus besoin de se protéger des étrangers. On voit encore les traces de ce passé sur le mur, il suffit de regarder...»