Macron comparé à Hitler : l’afficheur Flori condamné
Michel-ange Flori a été reconnu coupable, hier matin à Toulon, d’injures publiques envers le président de la République. Il a annoncé son intention de faire appel.
Le tribunal correctionnel de Toulon a jugé que le prévenu avait « dépassé les limites de la liberté d’expression » en caricaturant Emmanuel Macron, grimé en dictateur hitlérien, sur une affiche placardée sur deux panneaux publicitaires, à La Seyne et à Toulon, en juillet dernier.
Michel-ange Flori était également poursuivi pour une seconde affiche, en août, sur laquelle étaient juxtaposés le portrait de Philippe Pétain et celui du chef de l’état flanqué d’un képi militaire.
Le prévenu a été condamné à 10 000 euros d’amende, conformément aux réquisitions du parquet. L’afficheur s’est défendu en indiquant qu’il s’agissait de « dénoncer un ensemble de choses » selon un mode satirique, en l’occurrence la mise en place du pass sanitaire et plus globalement « une dérive autoritaire ».
Une liberté pas sans limites
« Pour moi, il n’y a pas de limite [à la liberté d’expression] concernant un homme public », a-t-il répondu à une question de la présidente Marielaure Arnouil. « Cette liberté est totale sauf quand elle est gratuite », a insisté son avocat parisien Me Bérenger Tourné.
Le procureur Laurent Robert a au
contraire fait valoir que si «la liberté d’expression constitue un fondement essentiel de toute société démocratique, ça ne veut pas dire qu’elle est sans limite ». Et d’invoquer le droit à « la protection de la réputation de chaque personne ».
Au sortir de la salle d’audience, Michel-ange Flori a prévenu qu’il continuerait à s’exprimer via ses panneaux d’affichage. « Je regrette que ce soit à Toulon, dans ma ville, que le droit à la caricature a été enterré. Je pense que si Thierry Le Luron était encore en vie, il serait incarcéré aujourd’hui », a-t-il commenté avant d’aller remercier les personnes qui étaient venues manifester
leur soutien – aux cris de « Liberté
d’expression artistique ! » – devant
le palais de justice.
Le plaignant Emmanuel Macron ne s’est pas constitué partie civile et n’a donc pas réclamé de dommages-intérêts.