«Dans un environnement hostile, il ne lâche rien!»
N’en déplaise à Jérôme Lévy, à l’initiative de la venue d’éric Zemmour à Toulon, ce n’est pas tant le journaliste ou l’écrivain ni même l’essayiste que les gens sont venus voir hier au Palais Neptune, mais bel et bien le possible candidat à la prochaine élection présidentielle.
Dans la foule qui attend patiemment de pouvoir entrer dans le palais des congrès, nombreux espèrent que le désormais ex-chroniqueur de Cnews se jettera dans la campagne.
Cigarillo en bouche, Iskander, Seynois de 21 ans, est de ceux-là. Il n’a même pas hésité à débourser 20 euros pour venir écouter le candidat de son « coeur ». « C’est l’équivalent de deux Mcdo, je peux m’en priver », lâche l’intéressé dans un large sourire. C’est le côté « jusqu’auboutiste » du personnage médiatique qui a séduit Iskander. «Dans un environnement plutôt hostile, il ne lâche rien ! ». Mais le jeune homme partage bien plus. « Ses positions sur la sécurité et pour une plus forte régulation de l’immigration sont assez justes [...] Dans le monde globalisé, j’apprécie également qu’il réaffirme la culture et l’identité françaises ».
« Il peut reproduire ce qu’a fait Macron »
Trahissant sans doute l’arrivée d’éric Zemmour, une salve d’applaudissements secoue la foule. «On ne le voit pas – il est trop petit – mais on votera quand même pour lui », s’amuse un quinquagénaire. Un peu plus loin dans la file, Nicole, tout juste installée dans le Var, apprécie la méthode. « Qu’on adhère ou pas à ses idées, Éric Zemmour apporte toujours une démonstration à ce qu’il dit. On a en face de soi une personne qui explique, et non pas qui nous dit quoi penser. C’est appréciable. » D’abord réservée, la femme se confie : « Il me fait penser à Philippe de Villiers, il y a 20 ou 30 ans. À l’époque, ce n’était pas le bon moment. Qui sait aujourd’hui… ».
S’il venait à se déclarer candidat, Éric Zemmour auraitil une chance de l’emporter ? Sur cette question, les avis divergent. « La droite a besoin d’un candidat hors les murs. C’est ce que veulent les gens qui ne vont plus voter ni pour Les Républicains ni pour Marine Le Pen. Zemmour peut reproduire ce qu’a fait Macron il y a quatre ans. Je crois vraiment qu’il a des chances d’être au second tour », déclare Rodolphe.
« C’est le seul qui peut perturber le duel Macron - Le Pen. Je le vois bien au second tour », confirme Dominique Michel, un ancien de l’équipe de Jean-marie Le Chevallier [l’ancien maire FN de Toulon (1995-2001), ndlr], désormais représentant varois du Parti chrétien-démocrate. Iskander est moins optimiste. « Objectivement, Éric Zemmour a peu de chance de gagner. Mais en se déclarant candidat, certaines de ses idées avanceront, seront reprises par d’autres. Ce sera déjà bien ». Quant à Marc, un Toulonnais un peu déçu de ne pas pouvoir entrer dans le Palais – «je ne savais pas qu’il fallait réserver sa place » –, il lui déconseille carrément de se présenter. « Éric Zemmour n’est pas assez tordu pour faire de la politique. Qu’il reste en dehors de ce jeu malsain. Il a une influence sur les plateaux télé, qu’il la garde ! Aussitôt qu’il se sera déclaré, il se fera dégommer ».