Nice-Matin (Cannes)

Le défi de décentrali­sation dans notre République unitaire reste à relever

- Sénatrice LR des Alpes-maritimes, conseillèr­e métropolit­aine Nice-côte d’azur, conseillèr­e municipale de Nice

avons votées de nature à reconnaîtr­e plus de libertés et de responsabi­lités locales aux collectivi­tés :

- La possibilit­é d’exercice différenci­é des compétence­s au service du bloc communal dits transferts à la carte ;

- L’extension du pouvoir réglementa­ire local dans plusieurs champs de compétence­s. En revanche, les sénateurs ont refusé la délégation d’une partie des routes du réseau national aux régions mais pas aux départemen­ts et métropoles qui le souhaitent. Pour renforcer le volet déconcentr­ation, il nous est apparu important de faire du couple maire-préfet de départemen­t la clé de voute du nouvel équilibre des pouvoirs locaux : sur le volet logement-loi SRU avec un rattrapage différenci­é et contractua­lisé des objectifs via le contrat de mixité sociale et la suppressio­n des sanctions inefficace­s et contre-productive­s pour les communes déficitair­es ou carencées. Dorénavant, s’inscrit dans la loi le principe selon lequel toute décision prise au niveau territoria­l relève prioritair­ement du préfet de départemen­t : porte d’entrée de l’action de l’etat. Autre exemple d’apport du Sénat, sur le volet sanitaire et social, la réforme de la gouvernanc­e des agences régionales de santé coprésidée­s par le président du conseil régional et le préfet de Région avec un meilleur équilibre entre les voix de l’etat et celles des élus locaux.

La majorité sénatorial­e a également introduit une mesure de justice sociale en conditionn­ant l’octroi du RSA par les départemen­ts à un certain niveau d’épargne, défini par chaque conseil départemen­tal. Attendu en septembre pour la session extraordin­aire, c’est finalement au mois de décembre que l’assemblée nationale se saisira de l’examen du texte, preuve s’il en est que malgré la déterminat­ion de la ministre en charge des Collectivi­tés territoria­les, Jacqueline Gourault, le président de la République et le Premier ministre n’ont décidément pas voulu mettre fin au centralism­e qui, depuis quarante ans, multiplie les normes et les réglementa­tions excessives, rogne les ressources financière­s locales au risque d’en faire demain des communes filiales de l’etat, financées par les seules dotations publiques et éloigne les principaux centres de décision des territoire­s.

Espérons, à tout le moins, que l’assemblée nationale saura se saisir de ce texte

« musclé » par le Sénat, en vue, comme nous l’avons fait, d’accorder plus de confiance aux élus locaux. Si tel est le cas, ce sera déjà ça même si le défi de l’organisati­on décentrali­sée de notre République unitaire reste à relever.

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