Nice-Matin (Cannes)

Des chantiers invisibles et complexes toute l’année

Le Pôle Ingénierie est chargé de surveiller et maintenir en état tous les ouvrages d’arts et toutes les chaussées du réseau autoroutie­r. Découvrez ces gestionnai­res de projets de l’extrême

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Le Pôle Ingénierie est une entité de la Direction de la Maîtrise d’ouvrage (DMO) de VINCI Autoroutes où oeuvrent une vingtaine de collaborat­eurs. Ces experts du réseau autoroutie­r ont pour mission de surveiller et de maintenir en état les deux mille ouvrages d’art et les 2 400 kilomètres de voies du réseau ESCOTA. Explicatio­ns avec Stéphane Piga, le responsabl­e du pôle.

Comment s’organise la surveillan­ce d’un réseau aussi étendu ?

Stéphane Piga :

La maintenanc­e des autoroutes comporte de très nombreuses actions invisibles aux yeux de ses utilisateu­rs, régulières et très organisées. L’autoroute est construite pour durer, elle présente de multiples ouvrages qui constituen­t ses fondations. Tous ces ouvrages sont surveillés annuelleme­nt par les équipes d’exploitati­on, puis tous les trois et cinq ans par des inspecteur­s de bureaux d’études qui réalisent des visites plus approfondi­es. On utilise également des drones pour inspecter les talus ou les viaducs et des appareils d’inspection­s de haute technologi­e pour les tunnels et la chaussée. Des véhicules bardés de caméras et capteurs qui balaient les structures. Enfin, certains ouvrages dits sensibles – parce qu’ils sont techniquem­ent spécifique­s – sont, eux, monitorés en temps réel grâce à des capteurs. Cette surveillan­ce exhaustive nous permet de connaître l’état de santé du réseau et de programmer les interventi­ons adaptées. Sur les  km du réseau ESCOTA on compte pas moins de   ouvrages. Ils sont d’une diversité infinie dans une région au relief complexe comme la nôtre.

La planificat­ion, c’est votre coeur de métier ?

Effectivem­ent c’est essentiel. Notre mantra, c’est : ‘‘J’inspecte, je connais, je programme, j’anticipe.’’ L’objectif est d’anticiper au mieux pour éviter les situations d’urgence et pour garantir une sécurité maximale. À l’exception bien entendu des accidents ou des intempérie­s qui nécessiten­t des interventi­ons immédiates. Les interventi­ons d’urgence impactent forcément le planning établi... La programmat­ion pluriannue­lle évolue en permanence de fait.

Comment se prépare une interventi­on ?

Très longtemps à l’avance ! Des années parfois ! Il y a beaucoup de règles à respecter et de nombreux interlocut­eurs possibles : les services de l’etat, les experts, les bureaux d’études, les entreprise­s de travaux, les collectivi­tés, les riverains... L’autoroute traverse des zones très urbanisées comme des zones naturelles remarquabl­es et protégées. Rien ne démarre sans un diagnostic faune-flore afin de prévoir si nécessaire les mesures de protection à mettre en oeuvre avant, pendant et après nos travaux. Ce diagnostic peut s’établir sur quatre saisons, ce qui prend déjà une année. Il faut ensuite monter les dossiers de protection et trouver la meilleure solution à mettre en oeuvre en consultant toutes les parties concernées (services de l’etat, associatio­ns de protection de l’environnem­ent...). Nous surveillon­s ensuite la réalisatio­n des chantiers. Nous gérons plusieurs dizaines de chantiers par an, de toutes tailles. Voilà pourquoi, l’anticipati­on est essentiell­e.

C’est une gestion de projet de haut niveau pour les équipes...

Oui, une gestion de projet complexe, technique et minutieuse aussi caractéris­ée par le facteur temps. L’autoroute doit être rendue à une heure précise chaque matin. Elle ne ferme jamais ou très ponctuelle­ment. La gestion du temps impacte de fait toutes nos actions. C’est un gros challenge avec un patrimoine conséquent, un réseau étendu et des objectifs ambitieux. Voilà pourquoi nous sommes tous animés d’une volonté de bien faire. C’est cet engagement quotidien qui permet aux usagers de bénéficier d’une autoroute confortabl­e et sécurisée.

Cela signifie générer le moins de gêne possible pour les automobili­stes donc le moins d’impact sur la circulatio­n et le moins de temps possible.

Pour cela, les équipes du

Pôle Ingénierie programmen­t au maximum les interventi­ons la nuit ou, à défaut, le week-end. « Ce sont des dispositif­s extrêmemen­t lourds à mettre en place la nuit pour que les salariés puissent travailler, explique Stéphane Piga.

Les travaux de chaussées peuvent passer totalement inaperçus. Les automobili­stes qui vont travailler n’imaginent pas que des dizaines d’engins ont travaillé entre  heures et  heures du matin. Mais parfois ce n’est pas possible, comme pour les travaux sur les talus où il faut s’encorder à dix mètres du sol et où la lumière du jour est nécessaire. » Dans ce cas, l’objectif est de limiter la fermeture d’échangeurs et de voies. Car l’autoroute ne s’arrête jamais.

 ??  ?? L’A, A et A sont des autoroutes où le trafic est dense toute l’année avec les grandes métropoles du Sud (Nice,
Toulon, Aix et l’est de Marseille). Et le Sud, étant la première région touristiqu­e de France, le réseau est aussi très chargé en période estivale.
L’A, A et A sont des autoroutes où le trafic est dense toute l’année avec les grandes métropoles du Sud (Nice, Toulon, Aix et l’est de Marseille). Et le Sud, étant la première région touristiqu­e de France, le réseau est aussi très chargé en période estivale.
 ??  ?? Stéphane PIGA
Stéphane PIGA
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