Chaussées : kilomètres de voies à entretenir
L’équipe Chaussée intervient pour maintenir en bon état les voies de l’autoroute. Une mission qu’ils mènent la nuit pour ne pas gêner le trafic, avec un temps d’intervention minuté
C’est un challenge peu commun : organiser des interventions gigantesques dont personne n’a conscience... Car, lorsque les automobilistes prennent l’autoroute à 6 heures du matin pour aller travailler, impossible d’imaginer que, durant la nuit, une soixantaine d’engins et une centaine de personnes ont oeuvré pour leur confort et sécurité. Cette mission est menée par les conducteurs d’opérations de l’équipe chaussée au Pôle Ingénierie.
En quoi consiste votre mission ? Céline Grall :
Nous garantissons la qualité et la performance des chaussées de l’autoroute. Notre rôle est d’assurer à tous les conducteurs une sécurité optimale et le maximum de confort lors de leurs déplacements. Tout au long de l’année, nous surveillons et analysons km de chaussées en région Sud. Cela correspond à l’ensemble des voies de l’autoroute, aires de repos et de services, plateformes de péage et bretelles d’échangeurs. de l’état des chaussées pour avoir une parfaite connaissance du réseau à l’instant T et pour préparer les programmes d’entretien et de rénovation. Pour ce faire, nous réalisons annuellement des mesures concernant la dégradation et l’adhérence des chaussées. De plus, nous travaillons avec un bureau d’études qui réalise des prélèvements – des carottes – et des mesures de portance de la chaussée, ce qui nous permet de définir les travaux à réaliser. Grâce aux résultats de ces auscultations, nous établissons un programme de travaux. Enfin nous menons des travaux d’urgence pour réparer les chaussées quand cela est nécessaire suite à des évènements.
Comment organisez-vous les chantiers ?
Les chantiers de rénovation des chaussées de l’autoroute ont lieu uniquement au printemps et à l’automne. En hiver, il fait trop froid pour que l’enrobé soit appliqué et en période estivale, la circulation ne permet pas de les mener. Chaque chantier est programmé en fonction de plusieurs facteurs dont le trafic en premier. La plage d’intervention pour nos chantiers est en général de heures à heures. Huit heures après lesquelles il faut impérativement rendre l’autoroute. Chaque intervention est un vrai ballet minuté durant lequel tous nos intervenants se succèdent au fil de la nuit. Sur des autoroutes comme l’a moins fréquentée que l’a, nous pouvons quand même réaliser des interventions de jour. Mais près de Nice, ce n’est pas imaginable. Par ailleurs, la durée du chantier dépend de plusieurs paramètres. Tout d’abord, la nature des travaux, plus on doit
Comment cela se traduit-il concrètement ?
intervenir en profondeur, plus ça prend du temps mais également la localisation géographique, sur l’a, dans les Alpes-maritimes, il faut prendre en compte les contraintes liées au relief c’est un enchaînement de viaducs et de tunnels. Six kilomètres de rénovation sur deux voies de circulation peuvent ainsi prendre cinq semaines. La logistique est souvent plus complexe dans de tels secteurs. En moyenne chaque année nous réalisons entre quatre et six gros chantiers de chaussée, ce qui représente kilomètres.
Qu’est-ce qui dégrade les chaussées ?
Plusieurs facteurs usent les chaussées. Le premier est le trafic avec l’usure générée par le passage des véhicules. Celui des poids lourds la sollicite forcément davantage. Le deuxième facteur est la météo : UV, pluie, gel… Il y a enfin l’âge et la conception initiale des couches. Une chaussée est en effet composée d’un empilement de couches sur environ une trentaine centimètres d’épaisseur. Selon le niveau de
La route est composée d’un empilement de couches appelé “enrobé”.
Celui-ci est fait de cailloux et sable à % et, donc, de bitume à hauteur de %, seulement ! Il y a environ une trentaine de centimètres de couches sur l’autoroute. Et chacune d’entre elles est différente en fonction de son emplacement : si elle est en profondeur ou en surface. Sa composition dépend également des performances attendues. Les couches doivent être adhérentes, évidemment, mais parfois plus drainantes (pour évacuer l’eau) ou plus claires dans les tunnels (car la luminosité y est plus faible). Une formule unique est ainsi créée à chaque chantier par l’entreprise du bâtiment mandatée puis réalisée au sein de sa centrale.