L’environnement au coeur de chaque projet
Préserver les zones naturelles comme les espèces protégées est devenu, au fil des années, une priorité. Chaque dossier d’intervention prend ainsi en compte l’impact environnemental
I «l y a des sujets qui parlent plus aux gens, c’est vrai, admet Guillaume Lefebvre de Laboulay, responsable Environnement à la Direction de la Maîtrise d’ouvrage. Faire des efforts pour sauver des tortues ou des chauves-souris, ça peut sembler plus concret que réduire les émissions de gaz à effet de serre. On a tous une compassion naturelle pour les animaux... Une plante protégée qu’il faut préserver sur un talus, ça déclenche généralement moins d’enthousiasme ! » Depuis plusieurs années, la prise en compte de l’environnement a progressé et s’il reste une marge de progression, il n’est plus un sujet additionnel mais bien un facteur central à intégrer dans tous les projets.
Limiter les impacts dès la conception des dossiers
Pour chacun des dossiers, les conducteurs d’opération mesurent l’impact environnemental sur les
Depuis une vingtaine d’années, VINCI Autoroutes recycle les enrobés. Le principe est simple : on utilise l’ancien enrobé dans la composition du nouveau.
«zones naturelles, sur les espèces protégées, sur les zones d’habitation (concernant notamment la problématique de bruit) ou encore sur les zones de captage d’eau potable. Guillaume Lefebvre de Laboulay veille ainsi à ce que les impacts environnementaux soient limités au maximum lors de la conception des projets mais également durant l’intervention.
La mission de Guillaume fait partie du Programme « Ambition environnement 2030 » de VINCI. Son objectif : préserver impérativement les milieux naturels et la biodiversité et éviter la pollution des sols et de l’air durant toutes les phases de travaux. L’expert assure d’ailleurs des visites de chantiers et n’hésite pas à donner des pénalités s’il constate des manquements. « Il existe de nombreuses procédures pour prévenir la moindre pollution. Par exemple, un engin doit être stocké sur une zone étanche au cas où il ait une fuite et un générateur diesel doit être placé sur un bac de rétention. On ne prend aucun risque et on sensibilise en même temps les entreprises de travaux. D’ailleurs, pour chaque dossier, un chargé Environnement qui dépend de l’entreprise est prévu sur le chantier. »
La chasse aux émissions de gaz à effet de serre
Intégrer l’aspect environnemental en amont dans les projets évite forcément tout incident par la suite. « Notre ambition environnementale a encore renforcé notre anticipation, notre soin à protéger l’environnement. Il y a une prise
Lors de la phase d’études, on analyse les propriétés du matériau dont une partie sera recyclée dans le nouveau, explique Céline Grall, responsable du Pôle Chaussée. On évalue alors le taux optimal du recyclage, généralement entre et %. » Ce taux est imposé à l’entreprise du bâtiment. Et si elle n’utilise pas tout dans le cadre du chantier, elle doit recycler le restant ( % a minima) sur un autre chantier dans un nouvel enrobé. « Notre objectif du programme ‘‘Ambition environnement ’’ est de recycler % sur nos de conscience collective de l’importance environnementale à tous les niveaux. »
L’environnement est d’ailleurs désormais un critère pour sélectionner une entreprise partenaire. Car il s’agit là d’un autre engagement pris par VINCI Autoroutes : une réduction drastique (de l’ordre de 50 %) des émissions de gaz à effet de serre sur les maîtrises d’ouvrage. « Et pour cela, on a besoin de la collaboration de tous nos partenaires. On cherche ainsi constamment de nouvelles solutions pour réduire notre empreinte. On utilise, enrobés et que nos entreprises partenaires recyclent %. » Cela permet de recycler les matériaux qui sont nobles, limiter l’impact sur les ressources dans les carrières du Sud-est et limiter l’usage du pétrole. « On économise des ressources et on limite les empreintes. Le déchet devient ainsi une ressource », conclut Guillaume Lefebvre de Laboulay. par exemple, des matériaux moins carbonés, on limite également l’usage de l’acier et du béton. » Dernièrement, sur le talus de Beausoleil, l’utilisation de ciment décarboné a permis de réduire d’1,2 tonne les émissions de gaz à effet de serre de ces travaux. De l’eau brute a également été préférée à l’eau potable.
Le réchauffement climatique en réflexion
Mais VINCI Autoroutes se projette également sur le long terme en menant une réflexion active sur le réchauffement climatique. « Le but est de rendre nos infrastructures résilientes aux changements climatiques, explique l’expert environnemental. On s’interroge sur la vulnérabilité du réseau face aux événements climatiques extrêmes qui vont continuer à se multiplier. Le but est de coupler les projections les plus pessimistes avec la structure de notre réseau, tout en s’appuyant sur les épisodes passés comme la tempête Alex ou les inondations de 2019, afin de trouver des solutions innovantes. »
Comment faire, par exemple, pour que les ouvrages hydrauliques ne saturent pas en cas d’inondations ? Faut-il les redimensionner ? Comment composer avec des matériaux devenus trop sensibles aux vagues de chaleur ? « L’objectif est de dégager des grosses pistes d’actions concernant les aménagements à prévoir ou le changement de pratiques dans l’entretien. C’est un sujet passionnant et surtout essentiel », conclut Guillaume Lefebvre de Laboulay.