« Mes objectifs ne changent pas »
Matthieu Bailet s’est fait opérer lundi d’une fracture de l’avant-bras droit. Un coup dur dans la préparation du spécialiste de la vitesse, mais le Niçois garde le cap dans cette saison olympique.
Samedi dernier, Matthieu Bailet était victime d’une très violente chute à l’entraînement, à Zermatt en Suisse, où l’equipe de France était partie en stage. Le Niçois de 25 ans sortait de la piste à 120 km/h et se fracturait l’avant-bras droit. Un vrai coup d’arrêt pour celui qui avait goûté à son premier podium en Coupe du monde en mars (2e sur le Super-g de Saalbach) et entamé sa préparation avec la confiance au maximum. Moins d’une semaine après cette chute, le Niçois, revenu aux sources dans sa maison familiale, a déjà retrouvé son tempérament positif et offensif.
Déjà comment allez-vous ?
Mieux. Quatre jours après l’opération, je sens que je commence à récupérer. Les nuits sont meilleures, je me passe des antidouleur les plus sévères. Mais après une telle chute, aussi agressive, c’est le corps entier qui a été impacté. En plus de la fracture à l’avant-bras, les tissus musculaires ont été bien abîmés. J’ai des douleurs aux cervicales, une entorse de la clavicule, mais petit à petit ça va mieux. J’en profite pour remercier les soignants qui m’ont pris en charge à la clinique Saintgeorge à Nice, notamment les docteurs Lugrin (l’anesthésiste) et Souquet, qui m’avait déjà opéré de l’épaule. Ce dernier m’a pris en urgence car il est pleinement conscient des enjeux sportifs de la saison.
Vous vous souvenez de votre chute ?
Oui, elle est arrivée dans des conditions particulières. A Zermatt, il avait neigé dans la nuit, et cette neige fraîche n’accrochait pas trop. J’ai chuté dans un virage et tapé les filets de protection, qui étaient placés à mètres, à
km/h. Ça m’a arrêté en mètres, un très gros choc. Ensuite, j’ai été transporté en hélicoptère jusqu’à un hôpital suisse.
Vous avez eu peur que la blessure soit plus importante ?
Oui, tout le monde a eu peur car j’avais des douleurs aux cervicales et au genou, mais on a été rassuré après les premiers examens passés sur place. Finalement, une fracture de l’avant-bras, c’est un impact important sur ma préparation, mais on connaît la marche à suivre.
Combien de temps pensezvous être arrêté ?
C’est très dur à dire. Il faut que l’os se consolide davantage que pour personne qui ne pratiquerait pas une activité à risques comme la descente. La seule date que je me fixe, c’est le départ aux Etats-unis, entre le et le novembre. D’ici là, je vais voir au jour le jour, en faisant tout ce qui est possible pour revenir le plus vite possible.
Le but, c’est d’être prêt pour Lake Louise (première Coupe du monde le novembre) ?
Oui, mais on ne se prépare pas deux jours avant. Avant cette chute, tout se passait bien physiquement et techniquement sur les skis. Au niveau physique, j’avais gardé le cap de la saison dernière et j’avais jours de ski, avec des stages aux Alpes et à Zermatt, les sensations revenaient vraiment bien. Le but, c’est de perdre le moins possible mes acquis.
Le but, c’est de perdre le moins possible mes acquis. ”
C’est une saison olympique, les objectifs sont plus lointains ?
Mes objectifs ne changent pas. Je veux être performant sur les Coupes du monde et les JO. C’est juste un coup dur, mais je garde la même détermination. Je vais revenir avec encore plus d’envie.
La rééducation va se dérouler à Nice ?
La rééducation sera très courte. Dès le début de semaine prochaine, je vais effectuer une reprise très légère et dès qu’il sera possible d’attaquer la réathlétisation, je repartirai en Savoie, où je retrouverai d’autres skieurs.
Le seul point positif, c’est que vous pouvez passer un peu de temps dans la région ?
C’est mon père qui dit ça (rires). Mais avec humour. Il est content de me voir, mais préférerait que je sois sur les skis. En tout cas, je suis soulagé de pouvoir affronter cette situation difficile dans mon cocon familial. Ça me fait du bien. J’avais besoin d’être ici pour trouver de la sérénité.