Nice-Matin (Cannes)

À Flassans, ils sauvent le château de l’oubli

- VÉRONIQUE GEORGES V. G.

L’édition 2009 des Journées du patrimoine a permis de sortir le château de Flassans-sur-issole (Var) des oubliettes. À l’époque noyées par la végétation, ses ruines n’étaient même pas visibles du village que cette ancienne forteresse domine. Aujourd’hui, un groupe d’amoureux des vieilles pierres le restaure patiemment.

« Passionné par l’architectu­re médiévale depuis mon plus jeune âge, je m’intéressai­s à ce site, explique le Flassanais Jean Morel. Comme j’avais mené des recherches à titre personnel, l’adjointe à la culture de l’époque m’a demandé si je pouvais organiser une visite guidée. Il fallait d’abord que les services techniques sécurisent le lieu. Le maire, M. Fournier, m’a demandé ensuite s’il y avait moyen d’en faire quelque chose. Pour cela, il faut de l’argent, des outils, demander des subvention­s. On a créé l’associatio­n pour la sauvegarde du château des Pontevès et avec quelques personnes, on s’est mis au travail, en commençant par trier les pierres ». D’une dizaine au départ, ils sont aujourd’hui vingt-cinq à travailler sur le chantier à tour de rôle, dont une quinzaine qui s’y retrouve tous les samedis.

« On s’arrêtera quand toute la structure sera consolidée »

Coiffeur, restaurate­ur, ancien militaire… Divers corps de métier sont représenté­s chez ces bénévoles. «Et quelques dames se sont même mises à la maçonnerie, dit-il. Il y a beaucoup d’enthousias­me. Au bout de 12 ans, l’engouement ne s’est pas essoufflé, nos rangs s’étoffent. Même si on en a un, c’est difficile d’attirer des jeunes, ils ne s’intéressen­t pas forcément au patrimoine, et souvent, le samedi, ils ont des activités sportives ou familiales. Le noyau dur de l’associatio­n a

Les bénévoles se relaient depuis  pour restaurer les ruines du château des Pontevès.

entre 64 et 83 ans et commence à avoir des soucis de santé ».

Ils oeuvrent de mars à juin et de septembre à mi-novembre. En août, les Apprentis d’auteuil, prennent le relais. Cotisation­s, dons, subvention­s, quelques visites guidées et la participat­ion des adhérents aux fêtes médiévales, « qui ont hélas été abandonnée­s », ont permis à l’associatio­n de s’équiper d’un fourgon, d’une bétonnière et de 280 m2 d’échafaudag­e profession­nel. « C’est une petite PME », s’amuse Jean Morel, soulignant que la municipali­té paye le sable, la chaux. Lui partage ses connaissan­ces techniques, puisqu’il a travaillé dans le génie civil et a appris à tailler la pierre. «Onrenforce les murs et on cristallis­e, on les enduit de chaux pour éviter que la végétation pousse ou que la pluie s’infiltre. On s’arrêtera quand toute la structure sera consolidée. Puis il faudra mettre en lumière (d’ailleurs, on passe déjà les gaines en prévision des projecteur­s), et aménager. Mais ça, ce ne sera pas de notre ressort ». Pour les Journées du patrimoine, des visites sur place sont organisées aujourd’hui à 9 h 30 et 15 h 30. « Elles permettent aux visiteurs et aux villageois de voir l’évolution des travaux » se réjouit le président de L’ASCP. prémunir des invasions sarrazines. Au cours des six siècles qui suivirent, de nombreuses modificati­ons et agrandisse­ments furent entrepris par les différents seigneurs propriétai­res. Le château a une superficie de 1 200 m2. En incluant la 3e enceinte et les jardins en terrasses, il couvre 4 500

Les maisons du vieux village étaient accolées à la 3e enceinte. Le château sera le quartier général des catholique­s de Provence. Le seigneur le plus illustre fut Jean De Pontevès, né en 1512 dans ce lieu et qui eut le privilège, en 1582, de mourir dans le lit qui l’avait vu naître. À sa mort, le château fut délaissé par ses descendant­s, puis quelques années plus tard, il fut démantelé et incendié ».

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