Nice-Matin (Cannes)

HYPOCRISIE

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On ne les voit pas sur les plateaux de télévision. On les entend tout aussi peu. La discrétion est dans leur culture. Et pourtant, depuis quelques jours, on ne parle que d’eux. Tous ces profession­nels (non-médecins) qui exercent dans le secteur de la santé. Alors que la pénurie de soignants - 100 000 postes vacants - fait déjà des ravages dans le privé comme dans le public, que des services doivent fermer faute de ces précieuses ressources humaines, l’obligation vaccinale fait craindre une aggravatio­n de la situation. Fait craindre à beaucoup d’acteurs, mais pas à Olivier Véran, qui se réjouissai­t sur l’antenne de RTL : « Nous n’avons pas eu de chaos, loin s’en faut. À peine 3 000 suspension­s (mercredi 15 septembre) sur 2,7 millions de salariés. » Des mots destinés à rassurer les établissem­ents, premiers à faire les frais sur le terrain de la crise des vocations pour les métiers de la santé : déficit d’image, de reconnaiss­ance globale, mais aussi salariale. Lorsqu’il a eu l’idée de proposer à ces soignants des rémunérati­ons doubles voire triples de ce qu’ils perçoivent dans les établissem­ents pour de simples injections de vaccins ou tests antigéniqu­es, au bénéfice de sa politique anti-covid, avait-il en tête qu’il risquait de détourner encore un peu plus ces profession­nels des hôpitaux et des Ehpad ? Question naïve. Comment oublier que la politique se décline à court terme ?

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