« Aucun doute que d’ici ans, tous les hôpitaux en seront équipés »
Interview express
Quelle est la place aujourd’hui de la chirurgie assistée par robot dans le champ du digestif ?
Elle est très importante, deux fois plus que pour d’autres spécialités qui y ont aussi beaucoup recours comme l’urologie ou la gynécologie.
Ses bénéfices ont-ils été évalués ?
Absolument, et il a été montré qu’elle est au moins aussi efficace que la chirurgie classique, laparoscopique (avec ouverture minimale de la paroi abdominale, Ndlr).
Deviendra-t-elle la « norme » demain ?
Ce qui est sûr, c’est que la chirurgie assistée par robot s’est considérablement démocratisée, ses indications sont de plus en plus nombreuses dans le champ du digestif. Depuis trois ans, au niveau mondial, elle est même devenue l’approche dominante. Ce n’est pas encore le cas en France. Mais il est certain c’est que le chirurgien digestif de demain devra maîtriser à la fois la laparoscopie, la coelioscopie et la robotique.
Quels sont ses principaux atouts ?
Pour le patient, c’est une durée d’hospitalisation réduite, moins de saignements et de douleurs. Elle offre aussi beaucoup plus de confort au chirurgien ; il travaille en D, comme s’il était en chirurgie ouverte.
Qu’est ce qui freine encore son développement en France ?
Les principales limites résident dans le coût ; la chirurgie robotique est plus coûteuse (investissement initial dans le robot, instruments et consommables plus chers), mais elle est remboursée par l’assurance Maladie sur les mêmes tarifs que la chirurgie conventionnelle : il n’y a pas à ce jour de cotation particulière pour les actes réalisés avec assistance d’un robot. D’où les réticences des établissements de santé. Mais il ne fait aucun doute que d’ici ans, tous les hôpitaux publics comme privés, seront équipés de robot.