Van Aert vise le ciel
Star à domicile, le Belge va tenter le doublé contre-la-montre (aujourd’hui) et course en ligne (dimanche prochain). Ce serait un exploit inédit.
Un arc-en-ciel d’une semaine dans les Flandres : le contrela-montre ouvre aujourd’hui la semaine des Mondiaux de cyclisme sur route en Belgique, à domicile pour Wout van Aert qui vise le titre tant sur le chrono que dans la course en ligne sept jours plus tard.
Deux fois médaillé d’argent l’an passé à Imola (Italie), derrière l’italien Filippo Ganna dans le contre-lamontre et Julian Alaphilippe dans la course en ligne, van Aert est passé tout près du maillot irisé. Tout comme de l’or olympique, fin juillet à Tokyo (2e). Mais le Belge a affiché une telle forme ces derniers temps au Tour de Grande-bretagne (quatre étapes et le classement final) qu’il s’impose en favori de ces Mondiaux.
Il assume le statut de favori
« C’est très rare d’avoir cette chance d’avoir les Mondiaux à domicile, ça se produit une fois, voire deux, dans une carrière et il faut donc pleinement en profiter », a-t-il assuré avant le contre-la-montre d’ouverture (43,3 km). Sa quête d’un exploit inédit -aucun coureur n’a réussi le doublé dans les mêmes Mondiaux chez les hommes depuis l’inscription du chrono au programme en 1994- passe par une entrée en fanfare ce jour dans la cité d’art de Bruges. Faute des trois médaillés des JO (Roglic, Dumoulin, Dennis), ses premiers adversaires s’appellent Filippo Ganna et Stefan Küng, le Suisse récent champion d’europe. Voire le Danois Kasper Asgreen, le Suisse Stefan Bissegger, l’italien Edoardo Affini et le Français Rémi Cavagna ou encore le vainqueur du Tour, le Slovène Tadej Pogacar (seulement 12e toutefois aux championnats d’europe).
« C’est un parcours plat qui demande un effort linéaire, tout l’inverse des JO avec des montées et des descentes incessantes », annonce Küng, en pleine confiance après son succès européen : «Ce chrono est un des objectifs les plus importants de ma saison. Depuis les Jeux olympiques, j’ai cette course en tête. »
« Le parcours est très plat et il faudra donc être puissant », confirme van Aert.
« Le fait qu’il soit plus long (14,6 km de plus qu’en 2020) est à mon avantage contrairement à un coureur comme Filippo Ganna qui préfère un parcours plus court », assure le Belge qui assume son statut : « l’objectif est donc de changer la couleur des médailles cette année.»
L’atout Evenepoel
La Belgique, qui n’a jamais remporté le chrono des Mondiaux, dispose d’un autre atout en la personne de Remco Evenepoel. Troisième aux championnats d’europe, le jeune Belge (21 ans) postule ouvertement à l’or, deux ans après sa médaille d’argent récoltée dans le Yorkshire lors de sa première saison dans le peloton professionnel.
Après les contre-la-montre, qui se terminent le mercredi par le relais mixte au programme depuis 2019, les coureurs se déplacent du côté de Louvain, à l’est de Bruxelles. Pour des courses en ligne au parcours inspirées par les classiques flandriennes, qui laissent espérer des courses spectaculaires, beaucoup plus que lors de la précédente édition des Mondiaux dans le pays (Zolder en 2002). Alaphilippe, candidat à sa propre succession, figure parmi les hommes à surveiller avec le Néerlandais Mathieu van der Poel (s’il confirme sa participation après ses douleurs dorsales), le nouveau champion d’europe Sonny Colbrelli, une forte équipe du Danemark (Asgreen, Cort, M. Pedersen, Valgren) et évidemment la sélection belge organisée autour de l’omniprésent van Aert, qui avait gagné sur tous les terrains (montagne, contre-lamontre, sprint) en juillet dans le Tour.