Nice-Matin (Cannes)

Lavieille, expert ès deux-roues

L’ancien pilote d’endurance, triple vainqueur du Bol d’or, apporte son expérience de la piste à la direction de course. Christian Lavieille témoigne de l’attention accrue accordée à la sécurité.

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Avec seize participat­ions au compteur et trois victoires (1996 et 1999 au Castellet, 2001 à Magny-cours), Christian Lavieille peut aisément être qualifié de « Monsieur Bol d’or ». Son portrait figure d’ailleurs parmi ceux qui ont donné ses lettres de noblesse au circuit Paul-ricard, sur le mur des champions accolé à la salle de direction de course. C’est dans cet amphithéât­re truffé d’écrans de contrôle que l’ancien pilote d’endurance (trois titres de champion du monde) passe l’essentiel de son temps pendant les deux tours d’horloge.

« Quand le Bol d’or est revenu au Castellet en 2015, le circuit n’avait qu’un profil automobile, dit-il. Stéphane Clerc m’a recruté pour cela, adapter le circuit aux motos. »Et apporter son expérience d’ancien pistard.

Chaque année, Christian Lavieille prend part à l’inspection du circuit par la Fédération internatio­nale de motocyclis­me (FIM). Il participe à l’évolution de la piste, à l’image du bac à graviers installé à l’entrée de la ligne droite du Mistral. « On avait déjà reculé le rail, il y a deux ans », rappelle-t-il. Pour toujours plus de sécurité.

« Au début de la semaine, on a contrôlé l’ensemble de la piste et vérifié les postes de commissair­es track (qui peuvent intervenir auprès des pilotes) et flag (préposés aux drapeaux). Avant chaque session officielle, une inspection a lieu avec la FIM sur le nombre de commissair­es en place, la position des médecins, etc. »

« L’idée est d’intervenir le moins possible »

Rencontré hier juste avant le départ du Bol d’or, Christian Lavieille aborde aussi son rôle en cas d’interventi­on de la voiture de sécurité. « Avec Jean-marc Delétang, le directeur de course, on dirige aussi les opérations après un crash, nettoyage de l’huile déversée sur la piste, remise en état des bandes porteuses en caoutchouc qui accompagne­nt les pneus de protection. L’idée est d’intervenir le moins possible car une safety car peut facilement gommer plus d’un demi-tour d’avance ». Là, c’est l’ancien pilote qui parle. A-t-il des fourmis dans les mains ? L’envie de titiller la poignée de gaz lors d’un Bol Classic, par exemple ? « Non, j’ai arrêté la moto il y a quatre ans (il a 55 ans, Ndlr), je n’ai pas du tout envie d’y revenir , affirme-t-il. J’ai eu mon époque et la course moto reste physiqueme­nt très exigeante. Maintenant, c’est l’auto qui me fait vibrer et me procure des montées d’adrénaline. » Il sera du prochain Rallye Dakar, son 19e personnel.

« L’ambiance a évolué »

Comparant avec les années 1990, il confie avoir vu la piste du Castellet évoluer favorablem­ent avec les dégagement­s, l’éclairage de la ligne droite des stands. « L’ambiance aussi a changé, c’est normal. Avant, toute la région était noire de monde pendant la semaine du Bol d’or. Les commerçant­s étaient ravis d’accueillir des motards venus passer une dernière semaine de vacances à la mer. Sur la piste aussi, c’était quelque chose. On voyait des mecs passer la nuit à suivre la course sur le talus de la courbe de Signes ou du double droite du Beausset. L’odeur et la fumée des barbecues dans la ligne droite... Les spectateur­s qui envahissai­ent la piste, trois virages avant l’arrivée. Et l’obligation pour les CRS d’escorter les pilotes jusqu’au podium ! » Autre temps, autres moeurs.

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(Photo S. M.) Chrisitian Lavieille dans la salle de direction de course du Bol d’or au Castellet.

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