Armes, munitions, poudre… : ça douille dans les armureries !
Nous voici face à un géant suédois qui fait le dos rond. La pénurie a beau être là, chez Ikéa La Valette (Var), on explique préserver 90 % de la gamme en magasin. Rendez-vous ce week-end avec le manager varois, Pascal Verwaerde, pour un petit tour d’inventaire en six points clés.
Ralentissement ou rupture de stock ?
Ralentissement est effectivement le bon terme, car nous avons des retards sur certains produits. Seuls % sont réellement touchés. Pour le reste, tout est disponible, afin de rester fidèle au concept de l’enseigne.
Il n’y a pas de rayons vides ! D’ailleurs si vous visitez le magasin, à moins d’être un expert en références, difficile de s’en rendre compte.
Quels produits touchés ?
Les pénuries de matériaux nous obligent à faire un choix de production et nous concentrer sur certains segments qui concernent le plus grand nombre de clients. Ainsi, le rayon cuisine est disponible à %, alors que certains produits de niche le sont moins.
Par exemple, en dressings,
Voilà une nouvelle qui pourrait faire les affaires de Brigitte Bardot. Les chasseurs vont-ils devoir ménager leurs tirs alors que la saison vient à peine de rouvrir ? La question se pose, alors que plusieurs armureries confirment des difficultés d’approvisionnement.
Des commandes en attente… pour six mois
« Oui, nous avons des soucis sur toutes les munitions, et même parfois plus du tout d’arrivées, comme c’est le cas avec le ball-trap ou le 12 mm pour la chasse. Le problème les modèles blancs sont privilégiés au détriment de ceux en noir ou chêne blanchi qui nécessiteront plus de délais, comme pour les salles de bain avec les modèles en bois foncé, dont la demande est moins importante. En revanche les nouveaux coloris, eux, sont disponibles touche aussi les douilles pour charger les cartouches, et même la poudre », détaille Jean, de l’armurerie Perron à Draguignan.
La pénurie s’étend également aux armes elles-mêmes. « Certaines de nos commandes ne seront pas honorées avant févriermars 2022. On fait avec pour trouver des solutions, mais cela reste compliqué. Nous jonglons avec les fournisseurs, faisons appel à d’autres importateurs… », poursuit Jean Perron.
Parmi les causes selon lui, «une concentration de la production au plus rapidement, là où il faudra patienter jusqu’à début pour des teintes moins recherchées.
Est-ce plus facile sur le Net ?
Non. Il se peut même que certains produits non disponibles en ligne le soient en magasin. niveau mondial » qui limite le nombre d’acteurs.
Des hausses de prix jusqu’à %
Autre argument en lien avec les pénuries de matières premières : la stratégie des États-unis. « Les Américains se sont approprié le gros des stocks en termes de volume. Ils se sont fait livrer des produits payés au prix fort, y compris en provenance d’europe ! », explique Clovis, en plein travail ce week-end au sein de l’armurerie Quednau de Fréjus.
Tout cela ressurgit inévitablement
En fait, nos sites sont mis à jour toutes les trente minutes en fonction des approvisionnements et des achats.
Quels mécanismes causent ces pénuries ?
Une désorganisation de la chaîne logistique mondiale, sur les prix. « Nous sommes entre +25 et 30 % sur certaines munitions », précise Clovis qui, lui aussi, voit les stocks s’amenuiser, par exemple en calibre 9 mm ou en carabine de chasse.
« Chez nous, les coffres-forts pour armes ont fait un bond de 15 %. Pour le reste, les augmentations restent raisonnables, mais ça va encore augmenter », prédit Jean Perron. La profession s’accorde pour ne pas voir un retour à la normal avant le début de l’année prochaine.
L’effet « canal de Suez » est toujours là ?
Oui. Des conteneurs de la marque se trouvaient sur l’ever Given, le paquebot échoué dans le canal de Suez. Mais pire que cela, c’est le blocage du passage pour le reste du fret maritime durant plusieurs jours qui a créé de réelles tensions dont on ressentira les effets jusqu’en , je pense. La chaîne n’est plus optimisée. C’est donc un vrai casse-tête pour les transports dans leur globalité, et pour faire parvenir les produits aux usines.
Et les prix, dans tout ça ?
Il n’y a aucune répercussion sur les prix liée à la hausse des matières premières.
C’est une volonté et nous avons cette capacité, notamment grâce à notre autonomie sur la gestion du bois. Nous sommes persuadés, de toute façon, que nous allons vers le mieux !