Michel Boujenah en répétition à Antibes
Nous les Magnifiques, c’était l’éclosion de Michel Boujenah au théâtre. Le comédien revient boucler le dossier avec son nouveau spectacle à Anthéa à Antibes.
Il y a presque quarante ans, Michel Boujenah, avec son chapeau et ses bretelles, lançait son fameux :
C’était le début des Magnifiques, ces personnages flamboyant d’afrique du Nord qui faisaient rire en tirant quelques larmes par-ci par-là. Aujourd’hui, Boujenah revient sur la scène d’anthéa pour son nouveau spectacle intitulé
Un spectacle coproduit par le théâtre antibois, sur la vie, l’amour, la société et le temps qui passe. Sur la terrasse du théâtre, le comédien, véritable homme de coeur, nous reçoit pour parler de son spectacle, d’identité, et évoquer son ami récemment disparu, Jean Paul Belmondo. fils ? ». « T’es embêté mon
Les Adieux des Magnifiques.
Qu’est ce qui est à l’origine de ?
Nous les Magnifiques
C’était mon troisième spectacle. J’avais créé un spectacle qui s’appelait où je parlais de mes racines, puis un autre qui s’appelait Là, j’ai coupé avec mes racines, et j’ai voulu être un autre. Ça a été une énorme catastrophe à tous les niveaux. Et, un jour, je me suis écrit une lettre. C’était ma mémoire qui m’écrivait et cela ressemblait à un père qui parle à son fils. À partir de là, j’ai écrit tout le spectacle
dont le thème était :
Albert,
Anatole.
Nous les
Magnifiques,
‘‘On ne peut pas savoir où on va si Les Adieux des Magnifiques on ne sait pas d’où on vient’’ fallait que je le fasse.
Pourquoi leur dire adieu aujourd’hui ?
Nous les Magnifiques .Il
Aujourd’hui, j’ai l’âge d’être les personnages que je jouais dans les Magnifiques. Dans un peu plus d’un an j’aurai ans, et je ne veux pas faire le combat de trop, parce que ce ne serait pas bien. Alors il est temps pour moi de doucement tirer ma révérence. Et au fond, je vais vous dire la vérité : il me fallait un prétexte pour reparler d’eux. Parce que ces personnages me permettent de parler d’aujourd’hui. On aborde beaucoup de choses : ,le virus, la jeunesse d’aujourd’hui… Ils sont confrontés à un décalage formidable avec les générations de leurs enfants et de leurs petits enfants.
Me too
En , le personnage principal de changeait son nom étranger pour un nom français, ce que lui reprochait son père. Aujourd’hui,
en politique, certains voudraient faire interdire les prénoms d’origine étrangère en France. Qu’est-ce que cela vous évoque ?
Ah non, je vous en supplie, pas lui. Je n’en peux plus qu’on parle de lui. On a affaire à un personnage tout à fait délirant. Évidemment qu’on peut être français en ayant des origines étrangères : Lino Ventura, Yves Montand… On est en démocratie, on doit respecter la République. Mais la République, ce n’est pas ces conneries-là. Ce sont des libertés. Ça, ça doit se défendre. Quand on est confronté à des gens qui sont des ennemis de la liberté, il faut les combattre. On vit dans un pays formidable, avec une liberté de parole incroyable. La preuve : même lui, qui dit beaucoup de conneries, a le droit de parler.
Vous êtes le parrain de la Fête des Théâtres, qui se déroulera du au octobre à Nice. Comment faire pour convaincre les gens de découvrir le théâtre ?
Il faut se rappeler que c’est un art populaire. Tous les théâtres sont possibles, mais si on veut donner aux gens envie d’y aller, il faut leur montrer qu’on les aime, les faire rire et les faire pleurer. Le théâtre, c’est fait pour dire des choses, raconter le monde pour mieux le vivre. Mais c’est d’abord de l’émotion, c’est fait de chair et de sang. « Évidemment qu’on peut être Français en étant d’origine étrangère »
Vous étiez ami avec Jean-paul Belmondo, disparu récemment. Vous avez des souvenirs avec lui sur la Côte d’azur ?
J’en ai plein. Il venait souvent à
Saint-paul-de-vence où j’habite depuis très longtemps. On s’y retrouvait chaque année. C’était toujours drôle, parfois tendre. Il me manque beaucoup. On a d’abord été copains, et ensuite on a travaillé ensemble, et ensuite on est devenu amis. Belmondo, c’était un médicament extraordinaire, sans effet secondaire. C’était un travailleur acharné, mais il avait toujours dans les yeux la prochaine blague qu’il allait faire. Mais il n’est pas mort ! On ne meurt que quand on est oublié.
Les Adieux des Magnifiques.