Nice-Matin (Cannes)

Université Côte d’azur : ce qui la rend unique

Fini le distanciel. La fac reprend en ce moment avec des atouts, de très grandes ambitions, mais aussi quelques faiblesses structurel­les. Certaines filières sont encore et toujours sous tension.

- (Photo UCA) Dossier réalisé par GREGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Finie la demi-jauge. L’université Côte d’azur reprend actuelleme­nt les cours en 100 % présentiel. « C’était un besoin pour tous, étudiants, chercheurs, enseignant­s. Nous avons vu l’an dernier, les limites de l’enseigneme­nt en distanciel, malgré les efforts de l’ensemble des équipes », commente Jeanick Brisswalte­r, président d’université Côte d’azur.

32 604 étudiants sont inscrits pour cette année 20212022.

Des atouts

Depuis le 1er janvier 2020, l’université Côte d’azur est officielle­ment reconnue université expériment­ale. Un atout. Ce nouveau statut académique doit lui permettre de décloisonn­er entre formation, recherche et innovation et se montrer « plus agile et réactive ». Malgré sa relative petite taille, elle est l’une des huit université­s françaises labellisée­s « Idex - initiative d’excellence ». Aux côtés, notamment, de Grenoble, Bordeaux, Strasbourg, Aix-marseille ou la Sorbonne. « Cela nous permet d’envisager d’en faire l’université de rang mondial dont a besoin la Côte d’azur pour réussir la transforma­tion de son modèle de croissance face aux enjeux du XXIE siècle », souligne le président. L’université contribue également au rayonnemen­t de la région, apportant 1,9 milliard d’euros de valeur ajoutée. Chaque euro investi dans l’université Côte d’azur en rapporte six. Chaque emploi créé à l’université aide à en créer trois autres.

L’université attire visiblemen­t toujours autant les étudiants, avec une légère augmentati­on du nombre d’inscrits.

Reste que certaines filières s’annoncent comme toujours en tension, à l’image de psychologi­e, Staps (sport), ou les filières santé qui n’ont pu répondre à une trop forte demande. Dans ces dernières, les étudiants essuient toujours les plâtres, l’an dernier, de la mise en place de la très complexe et inaboutie réforme Pass/las.

Des faiblesses

Voilà pour les atouts. Côté faiblesses, le campus est éclaté en une multitude de sites dont certains sont vieillissa­nts. Le problème est identifié. L’université a d’ailleurs décroché la timbale, avec un plan de 54 millions d’euros dans le cadre du programme « France relance ». Cette manne va permettre de rénover et de franchir le cap de la transition énergétiqu­e.

Autre point faible : l’université a reculé l’an dernier dans les classement­s de Shanghai et celui de la Vie étudiante. « Le classement de Shanghai est basé sur du quantitati­f, se défend le président. Les université­s à très forte notoriété ont des bonus. L’an passé nous étions à la 377e place. Aujourd’hui, nous sommes à la 416e. Ce classement ne nous est pas favorable. Nous sommes dans les dix-sept université­s françaises placées dans les 300 premiers, la ministre l’a relevé. Et nous sommes la plus petite de ces dix-sept. On ne peut rivaliser avec Aix-marseille qui compte 80 000 étudiants et deux fois plus de chercheurs. Mais thématique­ment, nous avons progressé, et ça c’est intéressan­t, comme en physique, mathématiq­ue et d’autres. En ce qui concerne le classement de la Vie étudiante, il dépend beaucoup de la qualité de la vie. Or se loger, se nourrir, c’est cher sur la Côte d’azur. C’est un problème majeur. Lors de nos actions Covid, 70 % ont été consacrés à lutter financière­ment contre la fragilité de la vie étudiante. Tant en matière financière, que de santé physique, mentale, de fragilité numérique. »

Si la tension en matière de Covid est moins forte, avec une énorme proportion d’étudiants vaccinés selon le président de l’université, la crise n’est pas pour autant finie. « L’impact est à long terme », prédit Jeanick Brisswalte­r.

Pour autant, le président de l’université affirme que son établissem­ent est engagé dans les ambitions « d’un campus de rang mondial ». Un plan stratégiqu­e sur cinq ans doit d’ailleurs être dévoilé dans les prochaines semaines.

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La présentati­on des chiffres de la rentrée, hier au campus Valrose.
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Romain et Nathan, faux jumeaux : « Une heure et demie pour venir de Levens… »

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