Université Côte d’azur : ce qui la rend unique
Fini le distanciel. La fac reprend en ce moment avec des atouts, de très grandes ambitions, mais aussi quelques faiblesses structurelles. Certaines filières sont encore et toujours sous tension.
Finie la demi-jauge. L’université Côte d’azur reprend actuellement les cours en 100 % présentiel. « C’était un besoin pour tous, étudiants, chercheurs, enseignants. Nous avons vu l’an dernier, les limites de l’enseignement en distanciel, malgré les efforts de l’ensemble des équipes », commente Jeanick Brisswalter, président d’université Côte d’azur.
32 604 étudiants sont inscrits pour cette année 20212022.
Des atouts
Depuis le 1er janvier 2020, l’université Côte d’azur est officiellement reconnue université expérimentale. Un atout. Ce nouveau statut académique doit lui permettre de décloisonner entre formation, recherche et innovation et se montrer « plus agile et réactive ». Malgré sa relative petite taille, elle est l’une des huit universités françaises labellisées « Idex - initiative d’excellence ». Aux côtés, notamment, de Grenoble, Bordeaux, Strasbourg, Aix-marseille ou la Sorbonne. « Cela nous permet d’envisager d’en faire l’université de rang mondial dont a besoin la Côte d’azur pour réussir la transformation de son modèle de croissance face aux enjeux du XXIE siècle », souligne le président. L’université contribue également au rayonnement de la région, apportant 1,9 milliard d’euros de valeur ajoutée. Chaque euro investi dans l’université Côte d’azur en rapporte six. Chaque emploi créé à l’université aide à en créer trois autres.
L’université attire visiblement toujours autant les étudiants, avec une légère augmentation du nombre d’inscrits.
Reste que certaines filières s’annoncent comme toujours en tension, à l’image de psychologie, Staps (sport), ou les filières santé qui n’ont pu répondre à une trop forte demande. Dans ces dernières, les étudiants essuient toujours les plâtres, l’an dernier, de la mise en place de la très complexe et inaboutie réforme Pass/las.
Des faiblesses
Voilà pour les atouts. Côté faiblesses, le campus est éclaté en une multitude de sites dont certains sont vieillissants. Le problème est identifié. L’université a d’ailleurs décroché la timbale, avec un plan de 54 millions d’euros dans le cadre du programme « France relance ». Cette manne va permettre de rénover et de franchir le cap de la transition énergétique.
Autre point faible : l’université a reculé l’an dernier dans les classements de Shanghai et celui de la Vie étudiante. « Le classement de Shanghai est basé sur du quantitatif, se défend le président. Les universités à très forte notoriété ont des bonus. L’an passé nous étions à la 377e place. Aujourd’hui, nous sommes à la 416e. Ce classement ne nous est pas favorable. Nous sommes dans les dix-sept universités françaises placées dans les 300 premiers, la ministre l’a relevé. Et nous sommes la plus petite de ces dix-sept. On ne peut rivaliser avec Aix-marseille qui compte 80 000 étudiants et deux fois plus de chercheurs. Mais thématiquement, nous avons progressé, et ça c’est intéressant, comme en physique, mathématique et d’autres. En ce qui concerne le classement de la Vie étudiante, il dépend beaucoup de la qualité de la vie. Or se loger, se nourrir, c’est cher sur la Côte d’azur. C’est un problème majeur. Lors de nos actions Covid, 70 % ont été consacrés à lutter financièrement contre la fragilité de la vie étudiante. Tant en matière financière, que de santé physique, mentale, de fragilité numérique. »
Si la tension en matière de Covid est moins forte, avec une énorme proportion d’étudiants vaccinés selon le président de l’université, la crise n’est pas pour autant finie. « L’impact est à long terme », prédit Jeanick Brisswalter.
Pour autant, le président de l’université affirme que son établissement est engagé dans les ambitions « d’un campus de rang mondial ». Un plan stratégique sur cinq ans doit d’ailleurs être dévoilé dans les prochaines semaines.