Coeur de Ville à Vallauris : « Rien n’est figé ! »
Recrutement d’un nouveau chef de projet, études lancées. On fait le point avec Kevin Luciano sur l’opération nationale de revitalisation des centres-villes qui a été inaugurée en 2018.
Le 7 septembre dernier, le gouvernement, les élus locaux et le président de la République, lui-même, ont pris, au cours d’une rencontre, le pouls des 222 communes choisies en 2017 pour bénéficier d’aides de l’état pour revitaliser leurs centres-villes, via l’action Coeur de Ville. Dont Vallauris.
L’opération prorogée en principe jusqu’en 2026 couvre plusieurs domaines : logement, commerce, patrimoine, développement des mobilités... et fait intervenir plusieurs partenaires : les communautés d’agglomération, mais aussi la Banque des Territoires, l’agence pour habitat, Action logement... Mis sur les rails en 2018 par l’ancien maire, Michelle Salucki, Coeur de Ville évolue, s’adapte, se réinvente avec Kevin Luciano, élu en juillet 2020, et qui a obtenu, par exemple, l’intégration de Golfejuan. « Rien n’est figé », comme le martèle le maire, qui fait le point.
Réunion avec la sous-préfecture
La Ville recrute actuellement un nouveau chef de projet. Alors que la précédente chargée de mission, Aline Simon, avait pris ses fonctions peu après l’élection du maire. Pourquoi ce changement ? « Madame Simon, dont je souligne qu’elle a réalisé en peu de temps un excellent travail, en liaison avec les services de la Ville, qui a permis le lancement d’études, a souhaité s’absenter temporairement pour raisons personnelles et revenir. J’ai expliqué que nous ne pouvions pas attendre. D’où ce recrutement en cours. Nous avons des candidatures en vue, dont une prometteuse. L’objectif est de ne pas perdre du temps. Nous avons une réunion avec la sous-préfète de Grasse, le 6 octobre. »
Pas de somme globale allouée
Une précision s’impose. Quelle est la somme globale allouée pour Vallauris ? L’intégration du centreville de Golfe-juan a-t-elle donné droit à une aide supplémentaire ? Non, explique le maire. «Iln’ya pas un chèque signé d’avance par l’état ! Il faut présenter des actions précises, dans les domaines dédiés et les leviers financiers sont alors levés. Certains projets sont modifiés ou abandonnés. On ne s’entête pas. »
L’action phare : le logement
C’est la priorité : créer du logement accessible en rénovant l’ancien et lutter contre l’habitat indigne. Ce qui englobe la réhabilitation des locaux commerciaux en rez-de-chaussée. « Je préfère rénover l’ancien pour limiter les nouvelles constructions », milite Kevin Luciano. Là, l’action rejoint les différents OPAH-RU (Opération de programmation de l’amélioration de l’habitat de renouvellement urbain) en cours depuis plusieurs années sur la ville. « Un permis de louer va être prochainement instauré pour lutter ou du moins limiter l’action des marchands de sommeil qui exploitent la misère humaine », annonce le maire.
Le projet Madoura évolue
Porté depuis plusieurs années par la Ville et la Casa (Communauté d’agglomération de Sophia Antipolis), la réhabilitation de l’ancienne poterie, lieu de création historique où les plus grands artistes ont travaillé, est intégrée à Coeur de Ville. Mais, c’est décidé, le site deviendra un musée, avec la reconstitution de l’atelier de Picasso. « Un lieu qui pourra attirer tous les publics, du connaisseur et amateur de céramique aux familles qui pourront, grâce à une mise en scène muséale unique, suivre le parcours d’une création, de la mine d’argile, reconstituée, au tour de poterie et au four. » Le projet de la précédente municipalité de lier à Madoura une résidence internationale pour jeunes artistes est écarté. « Trop coûteux », tranche Kevin Luciano. Mais, il y aura bien à Vallauris un pôle d’enseignement supérieur de la céramique.
Quatre sites pour attirer les visiteurs
Madoura et Picasso, le futur espace Jean-marais, le château musée et la création d’une halle gourmande : pour attirer les touristes, ces quatre sites à proximité les uns des autres devraient offrir une offre appétissante. La halle gourmande pourrait se situer dans l’actuel Nérolium. Mais rien n’est arrêté. La mise en valeur du château musée se poursuit, côté nord du monument, avec un projet de végétalisation de l’esplanade.
Golfe-juan, moteur pour Vallauris et vice versa
Pour développer la synergie entre les deux centres-villes, pour que le dynamisme de l’un profite à l’autre, l’aménagement d’une coulée verte est l’une des clés. « Elle existe déjà sur la RD 135, avec une piste cyclable. Il faut l’améliorer en implantant un cheminement piéton et favoriser les transports en commun, à partir de la gare de Golfe-juan qui doit muter en pôle multimodal, en lien avec la poursuite de la déviation de l’ex-rn7 », insiste le maire. Pas de halle gourmande à Golfe-juan mais un marché couvert sur l’îlot Berger, avec la requalification du square Nabonnand et une salle des fêtes. Enfin, la Ville innove, en matière de tourisme, avec un projet de création d’une aire réservée aux camping-cars. « Il n’existe rien pour eux, et c’est un tourisme de qualité. »