De à ans de prison requis contre l’acteur Saïd Bogota pour tentative d’assassinat
Un « déferlement de violences » qualifié de « bestial » : le parquet a requis hier de 15 à 17 ans de prison contre l’acteur Saïd Bogota, accusé d’avoir enlevé, séquestré et tenté d’assassiner le compagnon de l’une de ses anciennes petites amies. « On a compris que c’était un aller simple » pour la mort, a soutenu l’avocat général François Camard, pour qui l’acteur, « instigateur » du crime, a tenté de tuer avec préméditation. Le magistrat n’a pas dédouané les deux « hommes de main », à peine majeurs au moment des faits, qui ont aidé l’acteur de petite taille à commettre le forfait. Il a requis respectivement de 10 à 12 ans et de 12 à 15 ans de prison contre ceux qui ont agi « en véritable connaissance de cause ».
« Il faut le terminer »
Saïd Bogota, connu pour ses rôles dans « Taxi 5 » et « Pattaya », comparaît depuis le 13 septembre devant la cour d’assises de l’essonne comme principal accusé dans une tragique affaire née d’une jalousie amoureuse. En décembre 2018, il enlève l’apprenti mécanicien de 17 ans qui sort avec l’une de ses ex. Le jeune homme est retenu dans une cave d’immeuble où Saïd Bogota et ses deux complices présumés lui font subir de nombreux sévices, dont des jets d’acide et de gaz lacrymogène en plein visage, comme l’a relaté avec émotion l’adolescent la semaine dernière. Inquiétés par une voisine qui s’étonne du bruit, les ravisseurs le transportent, aveuglé et ayant du mal à respirer, dans un champ isolé.
Là, ils lui infligent deux tirs de flashball à la tête, des coups de crochet de remorque au crâne et, après l’avoir arrosé d’essence, l’enflamment. L’adolescent assure avoir entendu Saïd Bogota s’énerver : « Maintenant qu’il a vu ma tête, il faut le terminer ».
Pendant l’instruction et à la barre, les témoins, pompiers, médecins et forces de l’ordre, qui ont retrouvé le jeune homme en « état de choc complet » ,ont fait part de leur horreur. La victime a réussi à s’enfuir en ôtant ses vêtements en flammes.
Verdict aujourd’hui
Perdant beaucoup de sang, « un énorme trou dans la tête », de larges parties du corps brûlées, les doigts nécrosés, le jeune homme avait été placé en coma artificiel alors que son pronostic vital était engagé. « Je suis un miraculé » ,at-il déclaré à la barre.
Le comédien avait admis à demi-mots une partie des violences, dont les coups de crochet de remorque. Il avait brièvement avoué avoir voulu tuer alors que l’adolescent s’enfuyait, avant de revenir sur cette confession deux jours plus tard. Le verdict est attendu aujourd’hui.