Nice-Matin (Cannes)

Affaire Veyrac : Giuseppe Serena remis en liberté

Condamné à 18 ans de réclusion par la cour d’assises des en janvier, l’instigateu­r présumé de l’enlèvement de Jacqueline Veyrac est en liberté depuis hier. Pour raisons de santé.

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Giuseppe Serena, 68 ans, a quitté la maison d’arrêt de Nice, hier, peu avant 17 heures. Libre, sous contrôle judiciaire. Hébergé par la mère d’un ami, puisqu’il n’a plus de logement. Il avait été placé en détention provisoire pendant quatre ans, avant sa condamnati­on à 18 ans de réclusion criminelle, par la cour d’assises des Alpesmarit­imes, le 27 janvier dernier. Cet ancien restaurate­ur, qui avait tenu en location-gérance La Réserve, près du port, était accusé d’avoir organisé la tentative d’enlèvement de Jacqueline Veyrac, propriétai­re – notamment – des murs de cet établissem­ent. La femme d’affaires, alors âgée de 76 ans, avait été retrouvée en bonne santé, dans une camionnett­e en stationnem­ent, par un passant intrigué ; c’était en octobre 2016.

Me Corentin Delobel, du barreau de Nice, s’est félicité hier d’avoir « enfin obtenu » cette décision pour son client qui a toujours clamé son innocence. S’il espère un procès en appel entre le 31 janvier et le 25 février 2022, à Aix-enprovence, l’avocat avait multiplié les demandes de remise en liberté. Sans succès, toutes ayant été rejetées.

« Une victoire sur l’humanité »

« J’ai enfin réussi à convaincre la chambre de l’instructio­n », souligne Me Delobel qui évoque les problèmes dont souffrirai­t aujourd’hui Giuseppe Serena : « Depuis un an, sa santé déclinait vraiment. Un médecin avait tiré la sonnette d’alarme. Déjà au procès, il présentait déjà une obésité morbide. Il est diabétique, n’a qu’un seul poumon, suite à un cancer quand il était jeune, et il a un pacemaker. Même si, dans l’absolu, c’était compatible avec un maintien en détention, son état se dégradait nettement, et de plus en plus vite. Il fait partie, très clairement, des personnes à risque, au regard de la Covid. » « C’était quasiment une peine de mort de le laisser en détention, dans cet étatlà» , estime Me Delobel. Qui évoque « avant tout une victoire sur l’humanité et la dignité ». D’autant que, selon lui, « le risque de pression sur un témoin » ou celui d’un « trouble à l’ordre public » n’existaient pas. Giuseppe perçoit une pension de retraite d’environ neuf cents euros par mois selon son avocat. Il précise que la personne qui l’a recueilli, à Nice, n’a « aucun rapport avec son ancien compagnon ni avec l’un des quelconque­s mis en cause » dans l’affaire Jacqueline Veyrac.

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(DR) L’ancien restaurate­ur de La Réserve pourrait être jugé en appel en février , à Aix-en-provence.

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