Réseau de prostitution dans les Alpes-maritimes : sept Nigérians incarcérés
Une prostituée nigériane, prise en charge par une association, a réussi à briser l’omerta. Elle a dépassé ses peurs pour venir déposer plainte à Nice en 2020. Grâce à son courage, sept personnes, accusées de proxénétisme aggravé, sont sous les verrous depuis mi-septembre, a confirmé, hier, la police judiciaire. Cette enquête a mis au jour un véritable trafic de femmes, un esclavage moderne en Espagne, en Italie et dans les Alpes-maritimes. L’office central de la police judiciaire, spécialisée dans la répression de la traite des êtres humains (L’OCRTEH) , s’est saisi de l’enquête avec l’appui de la police judiciaire de Nice. Au fil des mois, malgré des suspects très mobiles, les enquêteurs ont compris le fonctionnement de ce réseau nigérian international, très implanté sur le bassin cannois.
« Des princes charmants »
Une trentaine de jeunes femmes, généralement sous emprise, menacées, voire violentées, se prostituaient dans des conditions sordides sur la voie publique. Certaines dormaient à dix dans un même appartement, selon un commissaire de la PJ.
Emmenées en Europe par des « princes charmants » qui leur font miroiter une vie meilleure, elles sont vite contraintes de rembourser leurs bienfaiteurs. Le prix de leur liberté dépasse les 40 000 euros. Un piège dont elles parviennent rarement à sortir.
Une juge d’instruction a pu retracer des transferts d’argent vers l’afrique. Elle a demandé à la PJ d’interpeller en France six suspects (dont deux femmes), âgés de 20 ans à 28 ans. Deux mandats d’arrêt ont été lancés contre deux proxénètes. Domiciliés en Espagne, ils ont été placés en détention provisoire et sont en attente d’extradition.