Monaco gagne-petit
L’ASM a battu des Verts réduits à dix pendant une mi-temps, mais elle a manqué de maîtrise.
Si l’on s’en tient aux résultats, Monaco va mieux. La convalescence n’est plus très loin de se transformer en guérison. Dans les faits, ce constat est bien plus nuancé. Le club princier vient d’enchaîner un troisième match sans défaite toutes compétitions confondues, a signé sa première victoire à domicile en L1 de la saison, mais la maîtrise n’est toujours pas sa meilleure amie. Hier soir, il s’est mis le feu tout seul, par séquences, et comme il a tendance à le faire depuis le début de cet exercice 2021-22. Une image illustre les difficultés du moment. Niko Kovac a, comme en Ligue Europa face à Sturm
Trois poteaux pour les Verts
Graz, sorti Golovin du banc dès la mi-temps. La raison ? Son équipe avait trouvé le moyen de rentrer aux vestiaires sur un score d’un but partout. Elle avait pourtant ouvert la marque grâce à Volland (27’), sur du jeu de transition qui prenait Saintetienne à son propre piège, quand les Verts terminaient à dix après l’exclusion logique de Green (34’), auteur d’un geste de karatéka sur Boadu.
Sidibé, lui, n’était pas passé loin de voir rouge à son tour, pour une grosse faute avant la pause. Et le champion du monde a été remplacé illico presto. « Mon ressenti, en ce moment, c’est que nous sommes notre plus grand adversaire. Mon équipe joue parfois contre elle », a reconnu Niko Kovac, dont l’escouade est en grande difficulté quand l’adversaire vient la chercher dans son camp. Les Stéphanois ont touché trois fois les montants par Khazri et Bouanga (10’, 11’, 57’). Sur cette dernière situation, le Gabonais a bien cru donner l’avantage aux siens sur un cadeau de Fofana, surpris par le pressing. « On a besoin de réduire immédiatement ces erreurs si on veut avoir du succès, a ajouté Kovac. Sinon, on fera une saison en dents de scie. » Le Croate n’a pas apprécié les quinze dernières minutes livrées par les siens. « Quand on mène 3-1, on doit fermer la porte, réduire la vitesse du jeu et mettre le pied sur le ballon », a pointé le coach, sans colère. « On a été trop joueurs et le coach nous l’a fait savoir » ,a concédé Axel Disasi, qui s’est frictionné avec son portier Alexander Nübel, sur une relance dangereuse et l’une de ces situations où L’ASM, pressée, panique. « Ce sont de bons signaux. Cela prouve que nous sommes compétiteurs », a balayé le défenseur monégasque. La complicité reste à parfaire entre cette défense et un gardien qui doute, pris en grippe par une poignée de ses propres supporters.
La « Yedderland » est repartie
Côté satisfactions, Golovin a encore signé une entrée tonitruante et la « Yedderland » a remis le contact. « Monaco a un banc de folie. Ben Yedder nous fait mal », a déploré le coach stéphanois, Claude Puel. Volland et Ben Yedder avaient mis 36 buts et délivré 11 passes décisives en L1 la saison passée. Stériles jusqu’au déplacement à Nice, dimanche, ils viennent d’inscrire les quatre derniers buts de L’ASM. Hier soir, l’allemand a offert sa première passe de la saison à son compère. Les deux hommes n’avaient pas encore été décisifs l’un pour l’autre cette année.
« On a besoin d’eux », a souligné Disasi, lucide. Avec ses deux canonniers au sommet de leur art, L’ASM pourra masquer ses dernières failles. Un luxe.