Du respect, mais...
Saint-etienne - Nice, c’est aussi le duel entre Puel et Galtier, qui se sont affrontés 13 fois en L1, déjà.
C’est un classique de notre Ligue 1. Un duel entre deux des trois entraîneurs les plus expérimentés en activité (avec Frédéric Antonetti). Une bataille de styles, aussi, entre Christophe Galtier et Claude Puel, deux coachs qui se respectent, ont de nombreuses connaissances communes et entraîné les mêmes clubs (Nice, Saint-etienne et Lille). Ce soir, une fois la poignée de mains effectuée (ou la tape dans le dos pour Puel), il n’y aura plus de cadeaux entre ces deux compétiteurs, toujours très actifs devant leur ligne de touche et volubiles avec les joueurs.
Galtier héros du Nord et du Forez
Dans le Nord, l’un et l’autre ont laissé une merveilleuse image, avec un avantage pour « Galette », dont le titre de champion de France lui vaut une reconnaissance éternelle.
Sur la Côte d’azur, Puel a été un formidable bâtisseur pendant quatre ans (20132016). Il a laissé deux fois le Gym à la 4e place de la Ligue 1, un véritable exploit, lancé une flopée de gamins et rendu dingue la France du foot avec l’aide précieuse de Ben Arfa. Mais il a aussi fait preuve d’un manque de discernement par moments, ce qui a fini par lasser ses ex-dirigeants, qu’il n’est pas heureux de retrouver, et quelque peu terni son image auprès des supporters niçois.
Chez ceux de Saint-etienne, en revanche, il n’y a pas débat entre Galtier, l’homme du renouveau stéphanois, de la conquête de la Coupe de la Ligue, en 2013, et des derbys victorieux contre L’OL et Puel, dont la recette marche moins bien dans le Forez qu’à Lille ou à Nice. Dix-neuvièmes de Ligue 1, les Verts, qui cherchent un repreneur pour 100 millions d’euros, sont à bout de souffle en ce début de saison. Ils manquent d’un peu de tout, de réussite surtout, et courent toujours après leur premier succès. A Monaco, mercredi, ils ont été courageux, tout sauf ridicules, mais ils en ont encore pris trois, à dix, après l’expulsion de Green, leur gardien, qui sera remplacé par Bajic, ce soir.
« Par rapport au jeu développé, Saint-etienne n’est pas récompensé, a glissé Christophe Galtier, qui ne s’attend pas à une partie facile dans le Forez, où se rendront les supporters niçois. Il va y avoir de l’ambiance, une formation généreuse en face, intense, à l’image des équipes de Claude (Puel) .»
« J’ai beaucoup de respect par rapport à son parcours, a enchaîné le coach niçois. Il a bâti dans tous ses clubs, eu de très bons résultats. Il force le respect par sa capacité à résister à la pression. Avant son 600e match de Ligue 1, la saison dernière, je lui avais envoyé un message de félicitations. C’est un chiffre énorme qui prouve toute sa force mentale. »
Il en faudra aussi à Amine Gouiri, qui a tiré deux penaltys en quatre jours dans les tribunes et fait perdre quelques points à son équipe après lui en avoir fait tant gagner. Hier, Galtier a échangé avec son attaquant, à qui il a témoigné toute sa confiance. « Il ne peut pas être pris par le doute, avance Galtier, père protecteur. Il doit par contre avoir une réflexion sur la variété à avoir au moment de tirer. »
A Geoffroy-guichard, si l’occasion se présente, Gouiri ne se défilera pas. Or, le staff pourrait l’inciter à passer son tour au profit de Delort.
“Les stades sont faits pour être pleins. Il doit y avoir une prise de conscience chez les supporters, mais aussi chez leurs responsables. On est touché au coeur, la fameuse excuse que les supporters ont été privés de match pendant le Covid n’est pas valable. Les joueurs doivent également avoir un comportement exemplaire, je les invite à ne jamais chambrer le public adverse après un but. C’est peut-être la moins mauvaise décision d’interdire les déplacements pour éviter les débordements. Un stade doit être garni, c’est un endroit où on vit des émotions.”
Christophe Galtier, entraîneur de Nice.