Du sursis et une interdiction de stade à un ultra niçois
Tony, l’un des supporters qui avait envahi la pelouse lors du match de foot Nice-om pour frapper Dimitri Payet, échappe à la prison mais sera privé de matchs pendant cinq saisons.
Tony C., 28 ans, supporter de L’OGC Nice, a été l’un des premiers à pénétrer sur la pelouse de l’allianz Riviera, le 22 août, à la 78e minute du match de football explosif opposant le Gym et L’OM. Il est aussi le premier à être sanctionné pénalement. Le tribunal correctionnel présidé par Audrey Albertini l’a condamné hier à un an de prison avec sursis, deux ans de période probatoire et cinq ans d’interdiction d’enceintes sportives. Il devra pointer à la gendarmerie de Mandelieu lors des matchs opposants Nice à Marseille.
Euro symbolique
Les parties civiles que sont Dimitri Payet (le joueur que Tony C. a agressé), l’union nationale des joueurs professionnels (UNFP) et la Ligue de football professionnel (LFP) ont obtenu ce qu’ils demandaient c’est-à-dire l’euro symbolique en guise de dommages et intérêts et le paiement de leurs frais de justice.
Lors de l’audience du 22 septembre, Tony C. avait fait profil bas d’autant que lui et sa famille avaient fait l’objet de menaces sur les réseaux sociaux. Un faux compte laissait croire qu’il se vantait les jours suivant le match, d’avoir asséné un coup de pied au visage de Dimitri Payet.
Tony C., employé comme préparateur de commandes, a rappelé qu’il n’était pas l’auteur des messages sur les réseaux sociaux, ce qu’a confirmé l’enquête. Il a surtout regretté son comportement devant ses juges, prêt à assumer ses actes et à accepter d’être éloigné des stades de football. Il a expliqué avoir « vu rouge », quand le joueur vedette de L’OM, exaspéré de recevoir des projectiles depuis la tribune sud, s’était saisi d’une bouteille et l’avait renvoyée en direction des supporters. Le match a été définitivement interrompu et sera rejoué alors même que Nice menait 1 à 0. Le procureur de la République
avait requis à l’encontre de l’ultra niçois un an de prison dont six mois ferme, peine néanmoins aménageable et demandé en peine complémentaire cinq ans d’interdiction de paraître dans une enceinte sportive, soit la durée maximale prévue. Le tribunal s’est montré plus clément.
« Une décision équilibrée et proportionnée »
« C’est une décision équilibrée, proportionnée. Nous n’interjetterons pas appel », a immédiatement indiqué Me Benjamin Taieb, l’avocat du supporter, à l’énoncé du jugement. « L’interdiction de stade est légitime, a ajouté l’avocat niçois. Le risque, dans un dossier aussi médiatisé et politisé, était de faire de mon client un exemple. Ce n’est pas le cas. Le tribunal a bien individualisé la peine, sachant que Tony n’a pas le profil ni d’un délinquant ni d’un hooligan. »