Nice : une imprudence fatale sur la route la conduit au tribunal

la fusille du regard. Marieangèle bat sa coulpe, en larmes : « Mon attention était sur le camion qui arrivait en face. Le drame est que je n’ai pas vu Monsieur. Il n’y a pas d’excuse. C’était le jour de mon anniversaire. J’y penserai toute ma vie. » Appelée à témoigner par le président Levrault, la veuve s’approche à son tour de la barre et réplique sèchement : « En quelques secondes, cela a changé la vie de tout le monde. Elle y pensera toute sa vie, comme nous. »

« Tout se joue à quelques centièmes de secondes. »

Romain, l’un des fils, revient sur les semaines d’angoisse qui ont suivi l’accident : « Cela a été très dur pour moi et mes enfants. Pendant un mois il se réveillait puis sombrait. Ensuite il y a eu l’autopsie. Un temps difficile à accepter avant de le mettre en terre. »

L’avocat de la famille, partie civile, Me Charles Abécassis, rappelle que « 90 % des accidents graves surviennent sur le trajet habituel domiciletravail » :

« Madame est le reflet de ce que nous sommes en voiture tous les jours, dans cette ville. Une succession d’erreurs que tout un chacun peut commettre.

Doubler un bus en mouvement sans visibilité suffisante est la première faute qui génère toutes les autres. » Ni téléphone au volant ni alcool ni stupéfiant mais une imprudence et un manque de maîtrise engagent la responsabilité pénale de la conductrice.

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Six mois de prison

« Ce drame aurait pu être évité », constate le procureur Thibault Rossignol. L’annulation du permis et une peine de dix-huit mois de prison dont six mois ferme (peine aménageable) sont demandés. Me François Santini, en défense, évoque « une erreur d’appréciation » avec de la souffrance, de la douleur, des deux côtés. La victime a été heurtée « non pas par l’avant du véhicule mais par le rétroviseur », précise l’avocat : « Tout se joue à quelques centièmes de secondes. » Le tribunal suivra les réquisitions. Marie-angèle a notamment été condamnée mercredi soir à six mois de prison à effectuer sous le régime d’un bracelet électronique, un an de prison avec sursis et six mois de suspension du permis de conduire.