Valbonne : sa berline de luxe confisquée après un refus d’obtempérer
La sanction a été douloureuse pour Antony, un Cannois de 26 ans résidant à Biot, qui a comparu lundi devant le tribunal judiciaire de Grasse. Son précieux véhicule de luxe, une Mercedes offerte par son père, a été confisqué par la juridiction, qui l’a également condamné à une amende de 300 euros et une interdiction de passer son permis pendant quinze jours.
Sa réaction de colère à la sortie du tribunal démontre son attachement presque viscéral à sa chère auto. Ce récidiviste, déjà condamné pour vol aggravé et usage de stupéfiants, bien soutenu par une famille présente à l’audience, était poursuivi pour refus d’obtempérer et port d’arme blanche, une matraque découverte dans la berline.
Il frôle deux gendarmes
Se soumettant difficilement à un contrôle des gendarmes à un rond-point le 16 août dernier à Valbonne, il leur fausse compagnie, alors qu’a la portière, le bras tendu, un militaire s’apprête à réaliser un test salivaire. Enclenchant la première, il le frôle dangereusement ainsi qu’une autre gendarme. Cette dernière doit l’éviter pour ne pas se faire renverser par le fuyard, parti «en trombe » selon des témoins. Finalement pris de remords il s’est rendu le lendemain, sur les conseils d’un ami et surtout… compte tenu de son identité connue. Il avait été placé sous contrôle judiciaire, mais l’affaire avait fait l’objet d’un premier renvoi pour lui permettre de préparer sa défense.
Aux intérêts de son client Me Gérard Baudoux demande : « Laissons-lui une dernière chance, quand on pense qu’il était clair, sans avoir consommé ni alcool, ni drogue, les résultats des tests le prouvent. »
Antony échappera à une révocation partielle du sursis d’une peine de prison précédente, demandée par le procureur. Auraitil peut-être préféré cette sanction à la confiscation de sa belle limousine ? On se le demande, tant son courroux résonne encore bruyamment dans les rues voisines du palais de justice, après une sortie théâtrale accompagnée d’un regard noir, lancé aux juges.
Marie-angèle passe ses journées à soigner ses semblables, à les sauver parfois. Elle n’a jamais fait parler d’elle. C’est une femme ordinaire de 59 ans qui est sous antidépresseur depuis son divorce.
Chaque matin, elle emprunte au volant de sa voiture le boulevard de Cessole à Nice pour rejoindre son travail. Ce matin du 30 juillet 2020, peu avant 9 heures, elle décide de dépasser un bus pour s’engouffrer, à sa gauche, dans l’avenue Claude-gimelle. Un camion arrive en face. Elle pense avoir le temps de passer, prend le virage à la corde. Rolando Carfagna, un septuagénaire du quartier qui, avec son chien, finit de traverser sur le passage protégé est percuté de plein fouet. Le choc est violent. Le retraité finit dans le parebrise et chute sur le trottoir, inconscient. Il décédera un mois plus tard.
« C’était le jour de mon anniversaire. J’y penserai toutemavie»
Voilà comment une conductrice qui n’a rien d’un chauffard se retrouve à comparaître entre un voleur de voiture et un passeur de migrants. Le tribunal correctionnel juge pour le délit d’homicide involontaire. Sur le banc des parties civiles, une famille inconsolable