La mode de seconde main se met sur son trente et un
Jusqu’à demain, aux Galeries Lafayette de Cannes, douze élèves de l’école de mode Aline Buffet exposent leurs créations sur le thème de l’upcycling, du recyclage, de la seconde main.
Jacques Siso, le directeur des Galeries Lafayette Cannes, m’a contacté pour me demander si je voulais faire partie du projet », relate Aline Buffet, directrice de l’école de mode privée éponyme. Le projet ? Que ses élèves exposent au sein des Galeries, sur un thème bien particulier : l’upcycling, le recyclage, la seconde main. Aline Buffet a sauté sur l’occasion. Car pour l’ancienne professeure de professeures, « le but de mon école, c’est de donner envie aux élèves de concourir », de monter en compétence. Mais aussi de « s’adapter à un thème, quel qu’il soit ».
« La seconde main, c’est notre prise de position de la rentrée, explique Éliane Lorca, responsable marketing régionale pour les Galeries Lafayette. Et on a souhaité donner de la visibilité à cette école cannoise. Donner à faire le lien entre haute couture et seconde main. » « C’est un thème d’actualité », enchaîne Aline Buffet, qui permet de laisser aller sa créativité.
Rétroviseur et chute de tissu
Les réalisations, disséminées un peu partout dans le magasin, rue du Maréchal-foch, permettent aux clients des Galeries de s’interroger sur notre mode de consommation. « Parce que, c’est vrai, l’industrie de la mode est très polluante, lance Marie, en deuxième année et participantes à cette exposition. Mais on veut montrer qu’elle peut se réinventer. » Rétroviseur de voiture, rembourrage d’ancienne peluche, réutilisation d’anciennes chemises, ressorts de chaise, vieux t-shirts, chute de tissus, vieux tapis en cuir, masque de protection, éponges de bain… Toutes les tenues sont faites à partir de matériaux recyclés, « sauf le fil ». « Moi je suis allé chez Emmaüs et j’ai pris de vieux draps, avec de vieux motifs. Et j’ai tout teinté », explique Victoria.
« Du dessin jusqu’à la réalisation »
Les élèves ont tout fait. Aline Buffet les « a laissés choisir leur modèle. Car ce que je veux, c’est les responsabiliser ». D’ailleurs, c’est un peu le maître-mot de son école privée de mode, ouverte depuis 15 ans. « Ils apprennent tout, du dessin jusqu’à la réalisation. »
De A à Z. Ils travaillent pour monter leur prototype et proposent leur collection haute couture à la fin. Et les élèves « participent à leur propre défilé, font la communication… Souvent, quand ils sont en stage, les entreprises me disent qu’on en oublierait presque que ce sont des stagiaires, tellement ils sont opérationnels ! »
L’exposition est en place jusqu’à demain. Et un concours est organisé : «Legagnant aura une vitrine offerte au Galeries Lafayette de Cannes. C’est une belle opportunité pour leur CV. Même si l’essentiel c’est de participer, ça ouvre des portes pour le prêt à porter de luxe. »