L’abattage des deux platanes semble inéluctable
Les conclusions des expertises semblent formelles : les arbres infectés par le phellin, rue de l’ancien-palais-de-justice, sont condamnés. Le maire promet de replanter quatre arbres à la place.
L’affaire avait suscité l’émoi chez bon nombre de Grassois. L’abattage annoncé de deux platanes centenaires malades dans la rue de l’ancien-palais-de-justice n’est pas du goût de tous. En témoignent plus de 30 000 signatures, de Grassois et d’ailleurs, affichées sur la pétition en ligne lancée pour sauver les deux platanes touchés par le champignon “phellin ponctué”. Une initiative que l’on doit à Mahamadou Siribié, ancien conseiller municipal lors du mandat précédent. Lors du dernier conseil municipal, c’est Stéphane Cassarini qui a évoqué, dans un élan lyrique, le sujet en fin de séance. « Il est facile, du haut du bureau du maire, de décider d’abattre ce que la nature a mis plus d’un siècle à construire. Des milliers de Grassois sont passés sous ces arbres, ont profité de leur ombre, de la fraîcheur qu’ils apportent à cet endroit particulier, où il fait bon de s’arrêter pour contempler Grasse et cet espace sans limite où le regard porte jusqu’à la mer. »
« Ils pourraient vivre encore longtemps »
« Pour justifier l’injustifiable, poursuit-il, le fonctionnaire délégué par vos soins indique faussement que le rapport unique préconisait l’abattage immédiat des deux arbres. Heureusement, un rapport d’expert indépendant vient indiquer que ces deux platanes ne présentent aucun risque imminent. Bien au contraire. Ils pourraient vivre encore bien longtemps si certains soins avaient été prodigués », a exprimé Stéphane Cassarini, sans pour autant avancer plus d’éléments sur ledit rapport. L’élu d’opposition a martelé que la désinfection des outils de coupe aurait empêché la propagation du champignon. De son côté, Jérôme Viaud a répondu que l’état sanitaire a été vérifié par un expert arboricole.
« Sandrine Pionnat, du bureau d’études Agro diagnostic s’est rendue sur site le 23 février 2021. Cette experte a transmis son rapport à la Ville le 5 mars. Elle a conclu que les deux platanes expertisés étaient “attaqués par le phellin ponctué” et qu’ils “sont condamnés à court terme”. Elle a ajouté qu’il n’existe “aucun moyen de lutte contre cet agent pathogène.” »
Des conclusions similaires
Le maire a poursuivi la lecture du rapport qui se conclut par cette ultime préconisation : « L’abattage des deux platanes dès maintenant. »
« Mme et M. Siribié ont diligenté une contre-expertise, confiée à Jérémy Fischer du bureau d’études Arboris, continue-t-il. L’expert a remis un rapport qui abouti aux conclusions suivantes : pour le premier platane, la contre-expertise indique que cet arbre est perdu au regard de la virulence du phellin et de sa progression sur les parties saines de l’arbre. Il préconise l’abattage dans les meilleurs délais. Pour le second, M.fischer précise que “cet arbre est également touché. Le seuil de dégradation induit un risque de bris notoire qui impose sa suppression dans les meilleurs délais. Cette dégradation ne cessera pas après la coupe et condamne l’arbre à moyen terme”. À la lecture des conclusions des deux rapports d’experts, qui sont similaires, je suis contraint d’envisager l’abattage de ces deux platanes avant le démarrage des travaux de requalification de la rue de l’ancien palais de justice. Je ne prends pas cette décision de gaîté de coeur. J’ai pris conscience de l’impact auprès des Grassois mais les experts sont formels : ces arbres sont condamnés. En contrepartie, quatre arbres majeurs à grand développement seront plantés. Le choix de l’essence sera soumis à l’avis des Grassois comme nous l’avons fait sur le boulevard Carnot. »