Incarcéré depuis 41 ans, le tueur en série Tommy Recco veut sortir
L’homme a été condamné en 1983 à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d’assises du Var notamment pour les meurtres d’une fillette de 11 ans, son père et un voisin le 18 janvier 1980.
Il a toujours des cheveux longs qui dégoulinent sur ses épaules, des yeux bleus perçants et des paroles empreintes de références religieuses. Vieillard assigné dans sa prison de Borgo, qui s’était déclaré « 100 % innocent comme le Christ ! », Tommy Recco multiple les demandes de libération. Ce meurtrier sanguinaire est l’un des plus anciens détenus de France. Joseph Recco dit Tommy Recco est incarcéré depuis 41 ans dans les prisons françaises, condamné à perpétuité pour un triple meurtre commis le 18 janvier 1980 à Carqueiranne. Il avait abattu une petite fille de 11 ans, son père et un voisin venu à leur secours. Mais aussi pour le triple assassinat de trois caissières à Béziers, quelques jours auparavant, lors d’un braquage. En avril dernier, l’octogénaire a saisi la justice pour obtenir sa remise en liberté.
Sa e demande de libération
À 87 ans, il doit donc défendre, aujourd’hui, devant le tribunal judiciaire de Bastia une requête en suspension de peine pour raisons médicales.
Il s’agira de la 21e demande libération de ce tueur en série qui a également assassiné un garde maritime en Corse (le 28 octobre 1960) et trois caissières lors d’un hold-up dans un magasin Mammouth à Béziers (le 22 décembre 1979).
Jusqu’à présent, toutes les demandes formulées auprès de la justice ont été rejetées, ainsi que sa demande de grâce présidentielle. Incarcéré en Corse, Tommy Recco invoque son âge avancé et diverses maladies pour espérer obtenir sa libération. Un précédent recours pour des motifs de santé avait été refusé le 23 décembre 2019.
« La Persistance d’une dangerosité criminelle »
Malgré ses 87 ans et presque 60 années passées derrière des barreaux, Tommy Recco n’en reste pas moins un individu dangereux. Comme nous l’indiquait, en 2019, Me Alain Lhote, son avocat « historique », les magistrats avaient écarté sa demande de libération en raison de l’absence de remise en question de l’intéressé. «Ilsedit toujours et encore innocent. Il n’en démord pas », commentait alors son conseil marseillais.
Ni remord ni regret
Placé en observation dans un centre pénitentiaire où son comportement avait été évalué en 2016, Tommy Recco n’a – semble-t-il – pas donné de gage de réinsertion suffisant à la justice. Le constat a été sans appel : l’octogénaire s’est figé dans un mode de fonctionnement rigide qui exclut toute remise en cause et sa mise à l’écart des affects semble inquiétante.
Le rapport remis aux magistrats avait conclu ainsi : « Malgré l’âge, le risque de récidive apparaît toujours présent » et « la poursuite de la détention reste la meilleure garantie de prévention ».
Recco n’a jamais exprimé ni remord, ni regret. Il est décrit comme un individu à « l’égocentrisme forcené, psychorigide », prompt à se victimiser.
Santé fragile
Aujourd’hui, les avocats de Tommy Recco plaideront notamment l’indignité de la détention d’un homme âgé et malade. Il est fait état de problèmes cardiaques, de la dégradation de son état de santé et plus particulièrement dans le cadre de la crise sanitaire, désormais incompatible avec son maintien en détention.
Il faut toutefois souligner qu’en 2019, les rapports médicaux avaient conclu à la compatibilité entre l’état de santé du vieil homme et son maintien en détention.
Pour ses avocats, « le refus d’accorder une telle mesure constituerait un traitement inhumain et dégradant », en violation de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme, « ainsi que les droits et libertés garantis par la Constitution française ».
Sept meurtres
Le détenu aux sept meurtres aspire à vivre ses derniers jours auprès de sa compagne. Ses demandes à répétition n’ont jamais cessé de hanter et de faire réagir les familles des victimes. Quarante ans après les drames, la plaie est béante. Guy Maurel, le mari de l’une des caissières assassinées en 1979 à Béziers a toujours rappelé avec force que « Recco devait purger sa peine jusqu’au bout ». À perpétuité.