L’avenir de l’europe sous les bons auspices de Beaune
Présent aujourd’hui au Transition Forum de Nice, le secrétaire d’état aux Affaires européennes Clément Beaune défend les actions futures de l’union en termes de climat, de santé et de défense.
L’Union encore, l’union toujours. Clément Beaune participe, jusqu’à ce soir, au Transition Forum organisé à Nice. Le secrétaire d’état chargé des Affaires européennes a l’optimisme chevillé au corps. Et la conviction qu’au sein du club des 27, le plus beau reste à écrire.
Vous allez débattre avec de jeunes Niçois sur l’avenir de l’union. Avez-vous le sentiment que le projet européen est toujours aussi porteur pour les nouvelles générations ?
Il est plus porteur qu’autrefois, car davantage de jeunes ont une expérience européenne. Les échanges internationaux, anecdotiques il y a vingt ans, sont plus répandus aujourd’hui. La conscience européenne passe aussi par les plateformes numériques, même si elles restent trop américaines à mon goût. Le Brexit, par ailleurs, a créé un choc : chacun a pu prendre conscience que l’union est fragile et doit être défendue.
De vives tensions opposent pêcheurs français et britanniques. Paris appelle les Vingt-sept à opposer un front commun à Londres. Allez-vous être entendu ?
Oui. Lors de la crise du Brexit, on a déjoué les pronostics.
Les Britanniques pensaient que nous allions nous diviser, mais nous avons toujours tenu ensemble. Ce qui compte désormais, c’est la solidarité des actes. Il faut montrer aux Britanniques que nous sommes prêts à prendre des mesures de rétorsion s’ils n’appliquent pas l’accord qu’ils ont signé.
L’europe a-t-elle un rôle à jouer en matière de protection de la planète ?
Un rôle majeur. L’échelle européenne est pertinente pour peser dans ce combat en adoptant des règles communes. C’est l’europe qui, la première, a fixé l’objectif de neutralité carbone en et s’est engagée à baisser nos émissions de % avant . Une ambition qui se traduira, au niveau de la métropole, par l’accord de Nice signé [aujourd’hui]. L’europe doit avoir une protection climatique à ses frontières. Elle doit imposer ses règles environnementales aux pays qui exportent vers son territoire – si nécessaire en les taxant.
L’europe de la santé reste un mirage…
Je dirai plutôt qu’elle n’avait pas d’existence avant la crise sanitaire. Aujourd’hui, on voit bien que ce point est essentiel. Nous avons franchi une étape majeure en achetant, tous ensemble, nos vaccins. On doit aller plus loin. Ce qui nous a manqué, par rapport aux États-unis, c’est une grande agence européenne de soutien à la recherche médicale pour développer plus rapidement nos propres vaccins. C’est l’une des leçons de la pandémie.
Quid
de l’europe de la défense ? Le Président Macron semble isolé au sein de l’union ?
On a levé le tabou.
Il y a quatre ans, on ne pouvait même pas en parler ! Ce sera l’une des priorités de la présidence française de l’union, qui commence le er janvier, avec un sommet consacré à la défense.