Nice-Matin (Cannes)

A l’unisson

En trois mois, Christophe Galtier a su fédérer tout un groupe autour de lui.

- VINCENT MENICHINI

Quatrième de Ligue , avec un point et un match en moins, L’OGC Nice fait plaisir à voir en ce début de saison. Avec Christophe Galtier à sa tête, il a retrouvé une place plus conforme avec les ambitions de son propriétai­re. Porté par un élan nouveau et des recrues de poids (Bard, Lemina, Rosario, Delort, Stengs), le Gym peut viser haut et espérer se mêler à la bagarre pour l’europe en fin de saison.

Galtier, le rassembleu­r

Elu cette semaine « Manager de l’année 2021 » par le club des Trophées Sport et Management, Christophe Galtier est devenu l’une des références à son poste, un coach méticuleux, soucieux du moindre détail, rassembleu­r et protecteur. « Il était déjà comme ça, à Lyon, quand il était adjoint, se souvient François Clerc, qui l’a retrouvé à Saint-etienne par la suite. Sans Christophe, qui sait si bien fédérer, Alain Perrin n’aurait pas tenu toute la saison. Il y avait un gros vestiaire, un staff très lyonnais. Au final, on a fait le doublé. »

A Nice, il ne lui a fallu que quelques semaines pour imposer sa patte, amener tout un groupe avec lui et obtenir des résultats. Sans le point en moins et avec une victoire qui lui tendait les bras contre l’olympique de Marseille, le Gym serait 2e de Ligue 1, ce qui n’étonne absolument pas Clerc, son ancien joueur. «Il a ce charisme naturel pour être respecté, sa crédibilit­é n’est jamais remise en cause dans un vestiaire, malgré des choix forts. Les messages, il te les fait passer. Il sait piquer, rassurer, encourager, expliquer et anticiper les problèmes. J’ai adoré travailler avec lui. Christophe ressemble à ce qu’est L’OGC Nice, un club volcanique mais devenu très carré. » Galtier passe de nombreuses heures dans son bureau, où il bûche sur les séances d’entraîneme­nt, les prochains adversaire­s et l’état des troupes, en compagnie de ses adjoints, avec qui les rôles sont très bien partagés. « Olek, c’est un super mec, Fred (Gioria), aussi, affirme Clerc, ancien du Gym. Ce sont de précieux soutiens, ils savent rester à leur place. Ça va le faire. » « Il donne une très grande importance aux relations humaines, bonnes ou mauvaises, résume Julien Fournier, le directeur du football niçois. Il serait réducteur de ne parler que de son côté fédérateur. Manager, il a ça en lui mais Christophe est aussi un coach qui a très bien évolué au niveau football, qui est toujours en éveil. Il est sûr de sa force, ce qui lui permet de reconnaîtr­e quand il s’est trompé. Avec lui, le groupe est sous tension, ça fait du bien ! »

Un groupe équilibré

Dante ne sera pas le capitaine à vie de L’OGC Nice. Quel dommage ! Car, depuis son retour de blessure, le Brésilien rend tous les autres meilleurs, à commencer par Walter Benitez. « Je l’ai vu dans les couloirs avant le match, j’ai été impression­né par son aura, nous a confié un dirigeant de club. Avoir un joueur comme lui dans une équipe de Ligue 1, ça n’a pas de prix. »

A bientôt 38 ans (le 18 octobre), Dante est connecté avec la nouvelle génération, qui le respecte comme un grand frère mais surtout parce qu’il est toujours bon. A ses côtés, Jean-clair Todibo et Flavius Daniliuc paraissent plus forts, Melvin Bard progresse chaque jour et Youcef Atal ne pense plus qu’à attaquer. Cela donne la meilleure défense de Ligue 1, avec seulement trois buts encaissés. Cet été, l’ancien du Bayern Munich a vu débarquer Mario Lemina et Pablo Rosario, deux garçons de caractère qui protègent les leurs et prennent le relais du leadership. Cela lui a fait un bien fou car Dante s’est parfois senti esseulé dans le vestiaire en tant que cadre. « Mario, ça fait trois ans qu’on le veut, mais ce n’était pas possible financière­ment avant, glisse Fournier. Quant à Pablo, ce n’est pas une surprise pour nous mais il peut encore progresser. Une équipe, ça se construit sur plusieurs saisons. Kasper (Dolberg), Amine (Gouiri) ou Flavius (Daniliuc) n’ont pas débarqué en même temps. »

Cet été, les dirigeants niçois ont vendu ceux qui n’ont jamais répondu aux attentes (Nsoki, Myziane) et doublé tous les postes en recrutant des joueurs avec un certain vécu comme Andy Delort. Valeur sûre du championna­t, l’ancien Montpellié­rain n’a pas raté ses débuts avec le maillot niçois (2 buts, 1 passe décisive). Son goût pour les autres est une aubaine dans un collectif, son talent aussi.

Niçois, profitez-en !

Une défense de fer, une attaque en feu (15 buts inscrits) et la perspectiv­e d’être sur le podium, demain soir, en cas de victoire contre Brest : c’est le moment de retourner à l’allianz Riviera, même sans la « Sud », déserte jusqu’à la réception de Montpellie­r (weekend du 7 novembre).

Après deux matchs à huis clos (Bordeaux et Monaco), les Niçois vont pouvoir retrouver un peu de ferveur et de chaleur.

Encore heureux, le Gym possède le meilleur coach de Ligue 1, Gouiri, Delort, Dolberg et Stengs pour enflammer les débats et vient d’en planter trois à Saint-etienne. On a connu pire. « Les résultats sont là, mais les matchs peuvent être encore plus aboutis, tempère Fournier. Ma seule crainte, c’est qu’on s’enflamme et qu’on se relâche après avoir gagné trois rencontres. »

Dolberg va mieux

Kasper Dolberg, forfait à Lorient et Saint-etienne, pourrait faire son retour dans le groupe contre Brest. Le onze probable : Benitez - Atal, Todibo, Dante, Bard - Stengs, Lemina, Rosario, Kamara - Delort, Gouiri.

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(Photos Jean-françois Ottonello)
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