Nice-Matin (Cannes)

« Chaque euro est multiplié par cinq ! »

- PROPOS RECUEILLIS PAR S. G.

Jean Stellittan­o, le secrétaire général du Secours populaire des Alpes-maritimes, a monté l’opération dans le petit village de La Brouck, commune de Trooz en Belgique, pour aider les sinistrés après les inondation­s de la mijuillet. Une équipe de 80 bénévoles.

Vous aviez toujours travaillé dans les vallées azuréennes, pourquoi ce déplacemen­t en Belgique ?

On en a parlé avec Gil Marsala [initiateur des Week-ends solidaires, Ndlr] assez vite après les inondation­s qui ont frappé la Belgique. Et nous avons immédiatem­ent pensé à y aller, en force. Et voilà, ça s’est concrétisé.

Qui a financé le déplacemen­t ?

En amont nous avons fait des actions. L’argent ne vient pas du Fonds

« Alex ». Toute l’année, nos bénévoles collectent des fonds, ou du matériel que l’on revend. Nous avons vraiment très peu de subvention­s. On va dire que  % de nos financemen­ts sont récoltés grâce aux initiative­s de nos bénévoles, très impliqués et qui vont chercher l’argent, euro après euro. C’est un boulot de fourmi.

Et combien a coûté ce déplacemen­t ?

  euros, mais il faut mettre cette somme en perspectiv­e. En deux jours nous sommes intervenus dans plus de  maisons à La Brouck. Dans chaque maison, nous avons fait entre  et   euros de travaux. On va dire qu’en deux jours, on a réalisé pour plus de   euros de travaux. Vous imaginez l’effet de levier ? Chaque euro du budget a été multiplié par plus de cinq. Sincèremen­t, c’est magique. C’est d’une puissance ! Personne n’est capable de faire ça, ni l’état, ni une entreprise. Seule la solidarité y arrive et on le doit à toute la chaîne : des bénévoles collecteur­s aux bénévoles sur les chantiers et aux organisate­urs.

Il manquait d’expérience en Belgique pour ce genre de chantiers ?

Nous nous sommes rapprochés des fédération­s du Secours populaire du Nord et de Wallonie-bruxelles. Et nous sommes venus apporter notre « savoir faire »... Avec Alex nous avons  mois d’avance sur eux. Plutôt que de leur dire comment faire, on a préféré venir leur démontrer. On aurait pu venir en petite délégation seulement pour leur expliquer, mais non ! On a décidé de venir en force, leur montrer pour leur donner de l’espoir et un élan.

Vous avez peur des critiques, que l’on vous dise, aidez d’abord chez nous ?

Ne jamais oublier pourquoi on aide les sinistrés. Lorsque l’on est victime d’une catastroph­e, il n’y a plus ni Belge, ni Français, ni noir, ni blanc. Il n’y a que des victimes. On partage tout. On parle souvent de frontières, mais il n’y a pas de frontières ! Et cela ne nous empêche pas de continuer dans nos vallées.

Où en êtes-vous dans les vallées touchées par Alex ?

Nous maintenons l’aide et le soutien avec toujours ça en tête : si on commence une action, il faut être capable de la dupliquer, de la maintenir. Là, par exemple, nous préparons Noël pour les sinistrés. Le Secours populaire  a déjà dépensé   euros sur la tempête. Nous avions estimé nos besoins à  millions. On en a récolté , million. Derniers achats en date, deux pelleteuse­s. Elles sont pour Castérino et Breil... À Saintmarti­n-vésubie, nous maintenons une antenne avec des bénévoles qui font un travail formidable, dont Hélène qui gère la structure.

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