Nice-Matin (Cannes)

Affaire Hélène Pastor : le procès en appel débutera lundi prochain

Après plusieurs reports, la cour d’appel d’aix-en-provence va rejuger, durant un mois, les assassinat­s de la milliardai­re monégasque Hélène Pastor et de son majordome Mohamed Darwich.

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Procès Pastor, acte IV. Pour la quatrième fois, l’affaire du double assassinat d’hélène Pastor et Mohamed Darwich vient devant la justice. Ce sera à Aixen-provence, devant la cour d’assises des Bouches-durhône, du 18 octobre au 19 novembre. À cette date, sauf nouveau coup de théâtre, le verdict en appel sera enfin rendu dans cette affaire criminelle, la plus retentissa­nte de la décennie écoulée sur la Côte d’azur. La crise sanitaire a retardé son épilogue judiciaire. Nice, le 6 mai 2014 au soir. Un tireur et son complice guettent Hélène Pastor, 77 ans, et son chauffeur Mohamed Darwich, 63 ans, à la sortie de l’hôpital Pasteur 2. Hélène Pastor vient de rendre visite à son fils Gildo, hospitalis­é. La milliardai­re monégasque et son chauffeur égyptien sont criblés de plombs dans leur voiture. Ils succombero­nt à leurs blessures quelques jours plus tard. Un mois et demi après, la police judiciaire réalise un vaste coup de filet. Coup de tonnerre à Monaco. Wojciech Janowski, consul honoraire de Pologne en Principaut­é et gendre d’hélène Pastor, est accusé d’avoir commandité son assassinat. Un crime qu’il reconnaît en garde à vue, avant de se rétracter.

Retardé par la Covid

Malgré ses dénégation­s, l’exconsul de Pologne est condamné, au terme du premier procès, le 17 octobre 2018. Son avocat, un certain Éric Dupond-moretti, a plaidé coupable pour le seul assassinat d’hélène Pastor - contre l’avis de son client. Verdict : réclusion criminelle à perpétuité.

Même sanction pour Samine Said Ahmed, identifié comme le tireur, et Al Hair

Hamadi, le guetteur. Pascal Dauriac, le coach sportif qui a orchestré la funeste opération, écope de 30 ans de réclusion. Tous les quatre interjette­nt appel. Deux des dix accusés sont acquittés. L’un d’eux, Omer Lohore, sera également rejugé : le parquet a fait appel. Début mars 2020, le procès en appel s’ouvre à Aix. Il est stoppé net deux semaines plus tard. Un autre couperet est tombé, celui du confinemen­t. L’affaire revient aux assises début novembre 2020… alors que débute le deuxième confinemen­t. La flambée de Covid-19 n’est pas le seul problème : le tireur présumé risque d’être rejugé à part. Plusieurs avocats plaident le renvoi. Requête

entendue, après une petite journée d’audience. Près d’un an plus tard, retour à la case départ.

Familles brisées

Cinq accusés comparaiss­ent face aux jurés. Quatre sont toujours détenus. Certains ont changé d’avocat entre-temps. L’ex-conseil de Wojciech Janowski est même devenu garde des Sceaux. Mais la défense aura fort à faire, une fois encore, pour égratigner l’enquête orchestrée par la PJ de Nice, souvent citée comme un modèle du genre.

Les débats seront conduits par le président Patrick Ramael. L’avocat général Pierre Cortes portera l’accusation. Dix parties civiles, elles, espèrent le point final d’une affaire qui a défrayé la chronique, mais surtout brisé plusieurs familles.

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 ?? (Photo Sébastien Botella/jean-françois Ottonello) ?? Lors de la reconstitu­tion de la fusillade devant l’hôpital Pasteur , à Nice, en février .
(Photo Sébastien Botella/jean-françois Ottonello) Lors de la reconstitu­tion de la fusillade devant l’hôpital Pasteur , à Nice, en février .
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