Nice-Matin (Cannes)

Olivier Py : l’enfant du pays ce soir à Scène 

Le dramaturge et metteur en scène qui a découvert le théâtre au collège des Campelière­s revient à Mougins, ce soir à 19 h 30 avec « L’amour Vainqueur ». Rencontre.

- RECUEILLIS PAR DELPHINE GOUATY

Il est viscéralem­ent attaché à la Côte d’azur. Et rend hommage à ses enseignant­s des Campelière­s où il a vécu ses années collège. Olivier Py passe par chez lui, avec, dans ses malles, un magnifique spectacle. Rencontre.

Opérette ou comédie musicale ?

C’est un théâtre particuliè­rement chanté. Je ne suis pas certain que ce soit vraiment une opérette car l’opérette sous-entend un sujet assez léger. Or ce spectacle, même s’il s’adresse à tout public, n’est pas un sujet particuliè­rement léger. Cela part d’un conte de Grimm qui s’appelle « Demoiselle Maleen » et raconte l’histoire d’une femme qui traverse la guerre.

« L’amour vainqueur », un récit initiatiqu­e ?

On a l’habitude de dire que les contes de Grimm sont initiatiqu­es par opposition aux contes de Perrault qui sont moraux. Cela veut dire d’abord que ça finit bien, qu’il y a une épreuve, un traumatism­e et une résilience. C’est toujours l’amour qui nous sauve, rien n’a changé. Et je ne suis pas sûre qu’on puisse dire autre chose. C’est une solution qui n’est pas tarie, quel que soit l’état du

monde. À quel public vous adressez-vous ?

Je pense qu’on peut voir ce spectacle de  à  ans. Dès mes premiers spectacles, j’ai consacré une partie de mon temps au tout public. J’aime ce public. Les enfants sont primo spectateur­s, c’est donc une grande responsabi­lité et c’est quelque chose difficile qui demande beaucoup d’exigence.

Vous-même avez découvert le théâtre ici… J’ai eu la chance d’être dans ce collège des Campelière­s à Mougins avec des professeur­s, comme Mademoisel­le Barel, qui nous ont initiés au théâtre et je ne serais pas là aujourd’hui si je ne les avais pas rencontrés. J’ai grandi à Mouans-sartoux. Ce n’était pas la Côte d’azur bling bling mais la Provence. Le village que j’ai connu dans les années 70 a changé mais reste un lieu extraordin­aire qui a un destin unique.

Le succès vous touche ?

Je ne lis jamais la critique, ni les éloges, ni les blâmes, je me situe complèteme­nt au-delà. Je ne m’intéresse à aucun jugement, mais par contre les applaudiss­ements du

public me touchent. Je ne vis que pour ça. C’est la seule chose qui m’importe !

Quel message donneriezv­ous aux jeunes ?

Je leur conseiller­ais de suivre leur désir mais je pense qu’ils en sont beaucoup plus capables aujourd’hui que nous l’étions nous à notre époque. Il ne faut jamais renoncer à son désir parce que sinon la vie devient invivable. Quand on a la chance de vivre une histoire d’amour avec un métier, avec un lieu, avec une personne, il faut tout lui donner. Et il faut

travailler beaucoup.

Comme votre personnage principal ?

Elle ne renonce pas à son désir. Elle ne capitule pas notamment face au patriarcat.

Une réponse au problème environnem­ental ?

Mon statut de poète ne m’oblige pas à donner une réponse à la question environnem­entale. Je peux constater l’étendue du désastre sans pouvoir donner de réponse à la question environnem­entale. Quand on fait du théâtre, on croit qu’on va changer des hommes, pas forcément la société, mais ces hommes et ces femmes qui seront changés peut-être arriveront aussi à changer le monde. La grande aventure révolution­naire commence en nousmêmes, pour avoir un meilleur dialogue avec notre environnem­ent.

Savoir +

Scène 55, 55 chemin de Faissole.

Tarif : de 8 à 25 euros Renseignem­ents et réservatio­ns : 04.92.92.55.67., www.scene55.fr, contact@scene55.fr ou reservatio­n@scene55.fr

 ?? (Photos Christophe Raynaud de Lage / Festival d’avignon) ?? « J’ai grandi à Mouans-sartoux. Ce n’était pas la Côte d’azur bling bling mais la Provence. » « Ça finit bien, qu’il y a une épreuve, un traumatism­e et une résilience ».
(Photos Christophe Raynaud de Lage / Festival d’avignon) « J’ai grandi à Mouans-sartoux. Ce n’était pas la Côte d’azur bling bling mais la Provence. » « Ça finit bien, qu’il y a une épreuve, un traumatism­e et une résilience ».
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