Nice-Matin (Cannes)

«Jesuislepl­usgrand»

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Je suis le plus grand combattant de mon époque », a affirmé le boxeur Tyson Fury après avoir conservé son titre WBC des lourds contre Deontay Wilder, refusant de se comparer aux plus grands boxeurs de l’histoire, avant toutefois de se placer « au sommet de la pile ».

Comment vous avez vécu ce combat, déjà considéré comme l'un des plus grands des lourds?

C’était un affronteme­nt très serré, qui aurait pu basculer d'un côté comme de l'autre. Mais même quand les jeux semblaient faits, j'ai toujours tenu parole,  fois de suite

(il est invaincu en autant de combats,  nul contre Wilder lors de leur premier combat, ndlr). Je n'ai jamais abandonné. Je me suis entraîné dur, j'ai tout donné et j'ai gagné.

Je l'ai frappé d'une droite fracassant­e à la tempe et des coups comme ça, ça met fin à des carrières. Et j'espère juste qu'il va bien.

Quand il vous met au tapis dans le  e round, avezvous eu peur ?

Si tu rates ton coup quand tu joues avec le feu, tu te brûles. J'ai fait trois combats avec le plus grand cogneur de l'histoire de ma catégorie. Il m'a eu deux fois. Mais je ne me suis jamais dit ‘‘oh oh, c'est fini’’. Je me suis dit ‘‘ok, un bon coup d'encaissé, mais je vais te reprendre dans une minute’’, et je l'ai fait. Il m'a secoué et m'a mis à terre, mais c'est ça la boxe. Et c'est ça la vie aussi - peu importe le nombre de fois où vous êtes mis à terre, il s’agit de se relever.

Quels mots avez-vous eu pour Wilder, après ?

On s’est battus comme deux guerriers. Je suis allé lui serrer la main pour lui dire ‘‘bravo’’ et il m'a répondu ‘‘non, je ne te respecte pas’’. Alors je lui ai dit ‘‘mais comment peux-tu dire que j'ai triché (l'américain l'avait accusé d'avoir lesté ses gants lors du précédent combat, ndlr)

alors que tu sais au fond de ton coeur que tu as été battu à la loyale ?’’. C'est un mauvais perdant ou quoi ? Je me suis comporté comme un gentleman tout au long de ma carrière et c’est tout ce que je peux faire.

Où vous situezvous dans le panthéon des lourds ?

J’ai toujours été de ceux qui pensent qu'on ne peut pas se battre contre les champions du passé. Je ne manque donc jamais de respect à aucun d'entre eux. Je ne peux battre que les gens de mon époque et je l'ai fait toute ma vie. Je n'aime pas me mesurer aux combattant­s du passé, car c'est un fantasme, pas la réalité. Disons simplement que je suis le meilleur combattant de mon époque et que je ne peux battre que les meilleurs de mon époque. Et c’est ce que je fais.

Qui admirez-vous chez les poids lourds ?

Il y a une longue lignée, qui remonte à John L. Sullivan, Jack Dempsey, Mike Tyson, Lennox Lewis, Mohamed Ali, George Foreman, Ken Norton, Joe Frazier, les frères Klitschko. Il y en a eu tellement de grands champions. Sans vouloir faire le malin, je me place au sommet de la pile. Je crois que je peux battre n'importe qui dans l'histoire. Après, il y a toujours un moyen de battre Tyson Fury, mais ce moyen, c’est de m’assommer !

Un combat d'unificatio­n face à l'ukrainien Oleksandr Usyk est désormais possible...

On verra bien. Je vais prendre une pause bien méritée, avant de penser à me battre à nouveau. Je vais savourer ma victoire. Parce que c'est l'une de mes plus belles. Je voulais un KO. Wilder est un dur à cuire. Il a eu du coeur pour continuer et s'est fait sévèrement punir. Moi aussi, j'ai été très malmené. C'était un grand combat.

‘‘ Le seul moyen de me battre, c’est de m’assommer ”

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