Où sont passés les sportifs ?
Depuis le 9 août et l’instauration du pass sanitaire sur les épreuves sportives, les organisateurs du département ont vu un net recul du nombre de participants. Un phénomène durable ?
Difficile de faire le plein d’inscrits lorsque l’on est organisateur de courses pédestres ou de cyclosportives en ce moment. Depuis la mise en place du pass sanitaire, il y a un peu plus de deux mois, impossible de retrouver les jauges habituelles de sportifs sur la ligne de départ. Deux cyclosportives ont dû jeter l’éponge (lire ci-contre). C’est aussi le cas de trails et courses pédestres dans le département. Le Grand Prix de Gairaut, l’ascension du col de Braus, le trail d’isola 2000, le Tour-trail de Cap d’ail et même les Balcons d’azur, une institution dans la région, ont préféré passer leur tour. Pour ces derniers, 500 dossards avaient trouvé preneurs, mais c’était bien loin des 1200 habituels.
Trop de courses en peu de temps
Gorbio, dimanche dernier, a fait le choix de rebasculer les engagés de son 42 km sur le 16 km pour limiter les frais. Comment expliquer ce phénomène ? Pascal Thiriot, le patron d’azur Sport Organisation, a déjà planché dessus. Pour lui, il y a plusieurs explications. « Sur une période de deux mois et demi, on se retrouve à avoir un calendrier de neuf mois. Toutes les courses se sont reportées », expliquaitil avant le départ du semimarathon, qui a réuni 3500 coureurs au lieu de 10 000 les plus belles années. «Ensuite, le pass sanitaire. Dès l’annonce de ces mesures, ça a provoqué un coup de frein à main sur les inscriptions. Enfin, aujourd’hui, les gens ont encore un peu peur de se regrouper, d’être dans la masse. Nous, il faut qu’on continue à amorcer la pompe, à donner confiance en organisant les événements. Quand ils verront qu’on a maintenu des courses qui se sont bien passées, on va revenir à une vie normale ».
Un travail de longue haleine qui commence à porter ses fruits. « J’ai fait deux courses et me suis inscrit à deux autres », explique Lionel, un coureur amateur. «Je ressens et j’ai observé une envie de vivre ensemble, de courir ensemble, de se réunir. Et ce n’est pas une vérification du pass exécutée en deux secondes qui empêche quoi que ce soit ».
C’est en tout cas le seul sésame actuellement pour pouvoir se confronter aux autres sportifs.
Cette année, le Challenge Granfondo des Alpesmaritimes (cyclosportives) n’a pu compter que trois épreuves. Et depuis la mise en place du pass sanitaire, deux courses (Mercan’tour Bonette et la Vençoise) n’ont pas pu se dérouler, faute d’inscrits en nombre suffisant.
Comment expliquez-vous la ‘‘disparition’’ des cyclosportifs sur vos épreuves ?
On a encore du mal à l’analyser. On constate que c’est un phénomène général. En dehors de quelques épreuves qui s’en sont bien tirées en France, globalement, depuis la mise en place du pass sanitaire, il y a moins d’engagés. Même sur les Bosses du , où habituellement il y a engagés, il y en avait cette année. Pourtant, il ne s’est jamais vendu autant de vélos...
C’est plus difficile d’attirer les étrangers ?
Oui, sur la Mercan’tour Madone, nous n’avons pas eu beaucoup d’italiens, qui préfèrent courir chez eux. Même les cyclistes du Var et des Bouches-durhône se déplacent moins.
Etes-vous confiant pour ?
On a tenu à organiser la Mercan’tour Madone, même si nous avions moins d’inscrits - au lieu de - pour démontrer que les courses reprenaient. L’année prochaine, on ne se pose même pas la question, il y aura un Challenge, avec un format ressemblant. Les dates vont bientôt être annoncées.