Nice-Matin (Cannes)

 ans et demi de mystère et de rebondisse­ments

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■ Une héritière assassinée. Le 6 mai 2014, Hélène Pastor, 77 ans, richissime héritière d’un empire immobilier monégasque, et son chauffeur égyptien Mohamed Darwich, 63 ans, sont gravement blessés par balles alors qu’ils sortent de l’hôpital l’archet à Nice, vers 19 h. Hélène Pastor venait d’y rendre visite à son fils, Gildo Pallanca Pastor, PDG de Venturi Automobile­s. Deux hommes en embuscade, visage découvert, prennent la fuite à pied, selon des témoins. Mohamed Darwich décède le 10 mai de ses blessures, Hélène Pastor le 21 mai. La police évoque un contrat passé avec des tueurs à gage.

■  personnes interpellé­es. Vingttrois personnes sont interpellé­es le 23 juin, dont la fille et le gendre d’hélène Pastor, Wojciech Janowski, consul honoraire de Pologne à Monaco et patron de Firmus SAM, une société monégasque de nanotechno­logies. La fille, Sylvia Ratkowski-pastor, est libérée deux jours plus tard, sans aucune charge retenue contre elle. Les auteurs présumés du crime sont deux Marseillai­s d’origine comorienne : Al Haïr Hamadi, qui aurait fait le guet, et Samine Saïd Ahmed, accusé d’être le tireur.

■ Aveux du gendre, puis rétractati­on. Le 27 juin, Janowski avoue avoir commandité le double crime, affirmant avoir agi par passion pour sa compagne Sylvia, qui aurait été malmenée psychiquem­ent par Hélène Pastor. Son coach sportif, Pascal Dauriac, 46 ans, reconnaît être l’organisate­ur du double meurtre. Cinq jours plus tard, Janowski revient sur ses aveux, évoquant notamment des problèmes de traduction au cours de sa garde à vue.

■ Dix accusés renvoyés aux assises. Le 22 février 2017, dans son ordonnance de mise en accusation, le juge d’instructio­n chargé du dossier renvoie dix personnes, intermédia­ires ou exécutants du contrat, dont Wojciech Janowski, devant la cour d’assises des Bouches-du-rhône. Durant tout le procès, en septembre et octobre 2018, le gendre de la milliardai­re nie toute implicatio­n. Mais, dans une volte-face de dernière minute, son avocat, Éric Dupond-moretti (aujourd’hui ministre de la Justice), affirme que son client était bel et bien le commandita­ire de l’assassinat de Mme Pastor, mais pas de celui du chauffeur. Neuf mois plus tard, Wojciech Janowski accusera l’avocat d’avoir plaidé coupable contre son gré.

■ Trois condamnati­ons à perpétuité. Le 17 octobre 2018, à l’issue du procès, Janowski est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commandité les deux meurtres. Les tireur et guetteur présumés, Samine Saïd Ahmed et Al Haïr Hamadi, sont condamnés à la même peine, tandis que le coach sportif Pascal Dauriac est condamné à 30 ans de réclusion pour avoir organisé les exécutions. Tous les quatre font appel. Des peines allant jusqu’à 15 ans de réclusion sont prononcées à l’encontre de quatre autres accusés, et deux sont acquittés. Le parquet général fait appel d’un acquitteme­nt.

■ Le procès en appel renvoyé .En mars 2020, le procès en appel s’ouvre, mais il est renvoyé en raison de la crise sanitaire. En novembre, nouveau renvoi. Le 10 décembre, une demande de remise en liberté de Wojciech Janowski est rejetée. Il est désormais en détention depuis sept ans et demi. Le procès en appel, qui s’ouvre à Aix-en-provence, doit durer jusqu’au 19 novembre.

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