Les aquariophiles lancent un pavé dans la mare
Aquario passion organise, ce week-end, au Fort Carré, une bourse aux poissons. Elle en profite pour émettre des inquiétudes concernant la loi à propos de la lutte contre la maltraitance animale.
L’an dernier, malgré les restrictions imposées par la crise sanitaire, 4 000 personnes se sont rendues à la bourse aux poissons organisée par Aquario passion. Cette année, l’association aquariophile antiboise espère faire mieux. « On a une trentaine de bacs de plus que l’an dernier », annonce son président, Christophe Such.
Outre les poissons, des reptiles, des oiseaux, des insectes, des coraux et du matériel d’entretien seront vendus. C’est le 19e salon qu’organise Aquario passion, tout est rodé. Pourtant, Christophe Such et Guy Viudès, trésorier et responsable du salon, vitupèrent contre la loi visant à lutter contre la maltraitance animale. Rapportée par l’ancien député azuréen Loïc Dombreval (Horizons), elle interdit notamment la vente de chiens et de chats en animalerie à partir de 2024, instaure la fin des animaux sauvages dans les cirques itinérants et des delphinariums d’ici 2028 et renforce la législation concernant les nouveaux animaux de compagnie (Nac).
Cinq espèces de poissons « domestiques »
C’est ce dernier point qui hérisse le poil de la fédération française d’aquariophilie. Il classe les animaux en deux catégories : domestiques ou non. Dans le second cas, un certificat d’aptitude peut être demandé pour acheter ou adopter l’animal.
Côté poissons, seules cinq espèces sont, pour l’instant, considérées comme domestiques : la carpe Koï, les poissons rouges et japonais, les races et variétés domestiques du guppy, du danio et
du combattant. Leur détention est libre, sous réserve de garantir leur santé et leur bien-être au quotidien. Pour les autres, des obligations s’appliquent. « Ça n’a aucun sens de mettre tous les animaux dans le même sac. Ce qui est valable pour un chien ne l’est pas forcément pour un poisson », soulève Jean-jacques Lorrin, le président de la fédération française d’aquariophilie. Il explique cette liste par le fait que les cinq espèces
citées ont été modifiées génétiquement depuis longtemps. «Le danio par exemple est très utilisé en laboratoire. Ça permet de travailler sans avoir à embaucher des personnes capacitaires. Pourtant, d’autres espèces ont été largement modifiées depuis cette liste, qui date des années soixante et pourraient être considérées comme domestiques », appuie-t-il.
Ce décret n’est pas encore applicable, mais la fédération dit être
en discussion active avec le ministère de l’écologie et surveille le processus législatif de près.