Nice-Matin (Cannes)

Et sinon, tu te débrouille­s comment dans la vie ?

« Débrouille ? » qui sera proposé ce soir à la Licorne est une performanc­e artistique créée à partir de fragments du quotidien ? Les élèves des Fauvettes ont adoré. Et s’apprêtent à créer.

- CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr

Une heure et quart hier au lycée des Fauvettes. La sonnerie de l’intercours retentit. Rendez-vous a été pris pour les 1res ASSP (accompagne­ment soins et services à la personne) à l’extérieur devant l’accueil. Quelqu’un penché sur la table de mixage monte le son. Il ne se passe rien. Enfin si : l’épaule de cet homme se met à bouger subreptice­ment. Il y a un rythme. Tranquille d’abord, l’air de rien… Et puis de façon un peu plus appuyée. Il entre alors en interactio­n avec les jeunes. Par le regard puis par les gestes. Et un deuxième danseur le rejoint…

Les élèves rient. Sortent les téléphones. S’interrogen­t, aussi. « C’est qui ces mecs ? Font flipper un peu non ? » demande cette brune à sa copine. Le deuxième danseur se met à parler. Fort. Il fait de grands gestes. Il parle de théâtre. Il s’énerve. Ou il s’enflamme.

Le groupe a bougé. Naturellem­ent il a suivi le deuxième danseur, personnage principal de la pièce : « Débrouille

? » Il le suit encore jusque dans la salle polyvalent­e. Petit à petit ce qu’il dit prend autant d’importance de comment il bouge. Les jeunes sont troublés, émus. Vous le serez aussi si,

ce soir, vous assistez au spectacle, en plateau cette fois à la Licorne.

« La matière première de « Débrouille ? » c’est tout ce qui peut intervenir dans notre quotidien et tout ce qu’on a

pu, nous, capter de ce quotidien : des entretiens de rue, des enregistre­ments divers, des souvenirs (en espaces publics et intimes), des paroles sur Internet, tout ce qui peut, d’une manière ou d’une autre, nous rattacher au réel qui nous environne », avait expliqué Sébastien Weber juste avant la performanc­e. On y parle de l’humain et du rapport à l’autre. «Et nous allons proposer aux élèves des fauvettes de vivre cette expérience également. »

Douze heures avec le collectif

« Pendant douze heures eux aussi récupérero­nt des témoignage­s et des échantillo­ns du quotidien pour en faire un spectacle » explique encore Sébastien Weber, ancien L’ERACM (école régionale d’acteur de Cannes et Marseille).

Le spectacle, qui participe au Festival Trajectoir­es en cours jusqu’au 11 février dans le départemen­t, a été créé dans le cadre d’une résidence portée par la Ville de Cannes, la Communauté d’agglomérat­ion Cannes Pays de Lérins, la MJC Picaud et soutenu par la Direction Régionale des Affaires Culturelle­s Provence Alpes-côtes d’azur. Avec le soutien du FIJAD et de la Plateforme de Développem­ent de Projets d’acteurs.

« Débrouille ? » du collectif Le Bourdon sera joué ce soir à 19 h 30 à La Licorne. À partir de 15 ans. Tarifs : 5 à 10 euros. www.cannes.com (04.97.06.44.90.)

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(Photo C. B.) Sébastien Weber, comédien danseur de « débrouille ? ».

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