Une centaine de scooters volés à leur actif
Cela faisait un moment que le groupe « vols qualifiés » à la Sûreté urbaine de Cannes était sur les dents. Voilà des mois que les plaintes pour vols de scooters s’entassaient sur le bureau des enquêteurs : jusqu’à 8 à 10 véhicules 50 cm3 par jour, sur un axe Cannes (Boulevard Carnot) - Le Cannet (avenue Franklin-Roosevelt). Mais à force de recoupements, les policiers cannois ont mis fin à un véritable petit trafic, qui prenait sa source dans le bassin cannois pour se développer au Maghreb. Le week-end dernier, c’est une caméra de vidéosurveillance, installée devant le Centre Leclerc du Cannet, qui a confondu les voleurs en série. Sur les images, deux individus « clairement identifiables, d’autant qu’ils sont déjà connus », selon un enquêteur. L’un fait le guet, tandis que l’autre casse le système Neman de l’engin, avant de le pousser jusqu’à une aire de stationnement dans une résidence de la rue d’Ormesson. Un mode opératoire réitéré. Mardi dernier, les deux suspects sont interpellés : l’un allée des Vergers à Cannes-La Bocca, l’autre rue de Cannes au Cannet.
Des vols en série, sur commandes
En garde à vue, l’un nie les faits en dépit des preuves vidéo, mais l’autre finit par reconnaître une centaine de vols depuis cet été. Du « travail » sur commandes, exécutées à la chaîne. À tel point que certains jours, les filous étaient obligés d’étendre leur périmètre d’action à d’autres communes, faute de véhicules en nombre suffisant sur le bassin cannois. D’après les investigations de la Sûreté, chaque scooter était revendu 100 à 200 euros aux commanditaires. L’engin était ensuite démonté, transporté en pièces détachées jusqu’en Tunisie ou au Maroc, où il était remonté pour être revendu 800 à 900 euros au marché noir. Présentés en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Grasse, les prévenus âgés de 18 et 20 ans ont été maintenus en détention en attendant leur jugement courant décembre. L’un d’eux venait de sortir de prison, pas plus tard qu’en mai dernier.