Nice-Matin (Menton)

Estrosi : « Je resterai ferme mais j’entendrai toutes les voix... »

Le maire de Nice et candidat Républicai­ns-UDI-Modem aux régionales était, hier, l’invité de la rédaction de Nice-Matin sur Radio Emotion

- PROPOS RECUEILLIS PAR DENIS CARREAUX ET THIERRY PRUDHON

Les attentats vous ont-ils conduit à modifier votre programme ? Nous sommes en état de guerre et depuis longtemps. Ça, je l’avais déjà pris en compte dans mon programme là où les autres candidats n’en avaient jamais parlé et voulaient nier l’évidence. La Région a aussi sa part à prendre dans la lutte contre le terrorisme et l’islamisme radical. Moi, je n’ai rien changé, mon programme est resté le même. Par exemple sur l’installati­on de portiques dans la gare qui a fait l’objet de quolibets, notamment de la part de la candidate FN. Mais ça ne m’étonne pas de ce parti qui parle d’insécurité tout en continuant à voter contre les mesures qui pourraient contribuer à la sécurité, je pense à la loi sur le renseignem­ent ou au contrôle des passagers aériens.

Elu président, que ferez-vous concrèteme­nt pour la sécurité ? Je veux que la Région soit un vrai bouclier de sécurité. Cela passera par les portiques de sécurité, la vidéosurve­illance comme dans le tramway à Nice, mais aussi le financemen­t de brigades de gendarmeri­e et d’hôtels de police, le soutien à toutes les communes qui s’équiperont en caméras et en matériel pour leurs équipes de police municipale...

Peut-on vraiment repérer des signes de radicalisa­tion au lycée ? La Région a le devoir d’oeuvrer auprès de l’Education nationale avec des personnels spécialisé­s pour aider aux entrées, aux sorties, pour répondre à des inquiétude­s, pour participer à la sensibilis­ation et à la détection.

Comment expliquer que les attentats profitent autant au FN, alors que vous-même avez un discours fort sur la sécurité ? Les sondages ne sont que les sondages et les sondeurs euxmêmes disent qu’ils ont du mal à évaluer des réactions spontanées

Christian Estrosi.

qui faussent un certain nombre de données. Ceci étant, il est sans doute plus simple pour une famille politique de n’avoir qu’une voix qui porte, là où chez nous peuvent s’exprimer des sensibilit­és plus diverses.

On a eu l’impression que vous peiniez à trouver vos marques dans cette campagne face à Marion Maréchal-Le Pen... J’ai mené ma campagne en étant moi-même, comme je le fais depuis toujours. Concernant Marion Maréchal-Le Pen, il n’y a pas un problème de jeunesse, mais de compétence. Elle ne peut revendique­r aucune expérience, aucun bilan. Je ne m’attaque pas à la jeunesse en elle-même, au contraire je l’ai toujours promue autour de moi, mais je dénonce une forme d’archaïsme et de ringardism­e chez quelqu’un qui veut par exemple revenir au franc, avec toutes les conséquenc­es désastreus­es que cela pourrait avoir pour nos entreprise­s.

Qu’est-ce qui distingue votre programme économique de celui du Front national ? Marion Maréchal-Le Pen ne propose rien, à part dire qu’elle ne soutiendra que les entreprise­s qui ont un siège social sur notre territoire… Moi, mon patriotism­e économique, c’est d’avoir tout fait pour qu’IBM, par exemple, reste chez nous et s’installe à Nice. Le patriotism­e économique,

Tous les dimanches à  h c’est de veiller à ce que chaque jeune qui sort de ses études trouve un emploi sur notre territoire, cela grâce à un Fonds d’interventi­on et des opérations d’intérêt régional, notamment.

Au regard des sondages, une fusion entre votre liste et celle du PS entre les deux tours est-elle toujours exclue ? Je suis en campagne pour le premier tour.  % des électeurs ne sont pas encore sûrs de leur choix. Je ne vais pas faire de politique-fiction. On sait que je suis fermement opposé à tout ce qui incarne la peur de l’autre. Le soir du premier tour, nous tirerons les enseigneme­nts de tout cela. Je resterai ferme sur mes conviction­s mais j’entendrai aussi toutes les voix, d’où qu’elles viennent. Réécoutez l’émission sur www.radioemoti­on.fr. Radio Emotion : Nice-Antibes-Cannes 105.3, Menton-Monaco 100.5.

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